Une journée de protestation. La journée ville morte déclenchée par le Rassemblement des Forces politiques et Sociales acquises au changement en RD Congo en ce mardi 23 août 2016 semble respectée à travers les images qui parviennent des différents coins du pays. Comme il fallait s’y attendre en pareille circonstance, c’est une guerre d’images entre les opposants qui parlent d’une réussite totale et la majorité qui fait état d’un échec de ceux qui en sont à l’appel.
Cette action politique décrétée le jour même où Edem Kodjo, le facilitateur désigné de l’UA dans le dialogue politique national inclusif congolais espère entamer les travaux préparatoires l’est en signe de protestation contre le diplomate togolais.
Pourtant, un soutien de poids : Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle de novembre 2016. Après son weekend chargé avec des centaines d’internautes dans son AskMoise, il a pris le temps de publier depuis Bruxelles un communiqué.
Rappelons que des menaces d’arrestation immédiate et son incarcération pesant sur lui, Katumbi est aujourd’hui contraint de vivre à l’étranger après sa condamnation à trois ans fermes dans un procès pour spoliation d’immeuble appartenant à un sujet grec, Alexandre Stoupis. Ce qu’il a toujours nié en dénonçant un acharnement du régime sur sa personne à cause de son engagement politique contre la révision constitutionnelle et le maintien du président Joseph Kabila au pouvoir au-delà de la fin de son dernier mandant le 20 décembre 2016. La juge ayant prononcé ce jugement au tribunal de Kamalondo de Lubumbashi avait depuis lors dénoncé les «pressions du pouvoir» sur sa personne avant de disparaitre dans la nature. Le dossier de justice connaitra le même sort quelques jours plus tard, emporté par des huissiers de justice indélicats également en fuite.
L’opposition réunie au sein du Rassemblement issu du Conclave de Genval autour d’Étienne Tshisekedi avait toujours fait de l’abandon des poursuites contre Katumbi l’une de ses revendications avant le dialogue. Y compris la libération sans conditions des opposants dont Diomi Ndongala et Muyambo Kasa ainsi que les autres prisonniers d’opinion.