Edem Kodjo à la recherche de «son second souffle»

C’est à la recherche de son second souffle que se bat Edem Kodjo pour relancer le Dialogue politique inclusif en RD Congo presqu’en panne. Le facilitateur désigné de l’Union Africaine (UA)  assisté du panel composé de l’ONU, l’Union Européenne (UE) et L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a été reçu ce mercredi 10 août 2016 à la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (Cenco), siège officiel de la puissante Église Catholique du pays.

L’ancien premier ministre togolais qui s’y était rendu pour parler dialogue s’est dit «reconnaissant aux dirigeants de la Cenco d’essayer de parler aux uns et aux autres à propos du dialogue. C’est une initiative qui est louable. Je ne suis pas parti. Je n’ai pas du tout l’intention de démissionner. Ceux qui m’ont mandaté m’ont renouvelé la confiance. Tous les jours je reçois des politiciens et des acteurs de la société civile qui me renouvelle également leur confiance»

Dans son communiqué publié il y a deux semaines, la Cenco avait exhorté les acteurs politiques congolais de tous bords à «tenir le dialogue dans le courant du mois d’aout 2016 car tout ajournement ne fera qu’aggraver les tensions. L’heure n’est plus à monter les enchères de nature à prolonger l’attente». Pourtant, l’opposition réunie au sein du Rassemblement issus du Conclave de Genval en Belgique sous l’égide d’Étienne Tshisekedi avait annoncé «récuser» Edem Kodjo jugé trop proche du pouvoir et ne tenant pas compte des demandes de l’opposition. Pour sa part, la Cenco soulignait l’importance de travailler avec le diplomate togolais : «A l’opposition de tout mettre en œuvre pour la tenue effective du dialogue, sous l’égide du facilitateur nommé et avec l’appui du groupe de soutien de la communauté internationale, dans le but de trouver un consensus politique rapide et de sauver la démocratie dans notre pays».

De leur côté, Le G7 conduit par son président Charles Mwando Nsimba et faisant partie du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement en RD Congo s’est  également  rendu à la Cenco. A l’issu de la rencontre, l’Abbé Santedi déclarait à la presse que «personne n’a le monopole de bloquer le dialogue. La Cenco a vu la volonté manifeste du G7 de faire évoluer les choses. La Cenco reste optimiste pour la tenue effective du dialogue».

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Rédaction

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  • Je crois pour ma part qu'il s'agit d'un langage des sourds. A mon avis, que ce soit au sein de la majorité kabiliste,que ce soit du côté de l'opposition, personne n'est contre la logique du dialogue. Si tel est le cas, la dissension persisterait uniquement quant au contenu du débat: maintien ou pas de Joseph Kabila au delà de son dernier mandat. Si pour la majorité kabiliste la question a été résolue par la Cour constitutionnelle dans son dernier arreté, l'opposition autour d’Étienne Tshisekedi pense que l'actuel chef de l'Etat doit partir à la dernière date de son mandat. L'autre point de discorde porterait sur la tenue ou non des élections présidentielles à la date prévue. Si l'on s'en tient aux dernières déclaration du président Kabila lors de son dernier périple à l'Est du Congo, les élections ne pourront se tenir cette année, pour preuve, le début du recensement dans certaines régions seulement maintenant. Alors que l'opposition ne voudrait pas l'entendre de cette oreille. Dans tout ce focus, la Conférence épiscopale nationale du Congo n'a jamais fait une prise de position tranchée: semblant ménager les uns et les autres. Tout ça le facilitateur Edem Kodio est sensé le savoir. Aller chercher un second souffle auprès d'une structure qui joue sur une timidité forcée ne serait-il pas une peine perdue d'avance cher Roger Diku?

  • Certes que peut-être la Cenco joue sur une timidité comme tu le relèves cher Carly. Cela n'empêche que cette structure ecclésiastique demeure parmi les poids lourds dont la voix est toujours écoutée avec les deux oreilles grandement ouvertes surtout pour les politiques au risque de s’aliéner une grande partie de ses électeurs. Souvenons-nous en de la Marche des chrétiens catholiques du 16 février 1990 qui avait obligé feu Jean De Dieu Nguz a Karl I bond de rouvrir la CNS qu'il venait de fermer avec force. Certes aussi que la position d'Edem Kodjo parait aujourd'hui fragilisée par rapport aux enjeux en cours. Lui qui a échoué dans le dialogue inter burundais aura peut-être du mal à concrétiser celui des congolais. raison de notre titre sur la recherche d'un second souffle de la part du diplomate togolais à qui nous souhaitons tous les meilleurs du monde.

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