home Politique, RD Congo, Régions Gilbert Kiakwama : le Dialogue selon Joseph Kabila est un terme banni !

Gilbert Kiakwama : le Dialogue selon Joseph Kabila est un terme banni !

Le Conclave des Forces Politiques et Sociales acquises au changement de la RD Congo tenu à Genval dans le Brabant Wallon belge du 8 au 9 juin 2016 aura réussi à réunir plusieurs politiques et membres de la Société civile du pays. Parmi eux, Gilbert Kiakwama Kia Kiziki; Président du Parti Chrétien Républicain (PCR) et Président ai de la Convention des Démocrates Chrétiens (CDC), une plate-forme politique qui regroupe dix partis politiques de la République démocratique du Congo. Elle a été créée 12 au 13 août 2005, à Matadi. Plusieurs fois Ministre sous Mobutu dans les années 1980 et 1990 (Ministre du Portefeuille, des Finances, Budget et Portefeuille)  il négocia plusieurs conventions économiques du pays et surtout la rétrocession des biens nationalisés lors de la fameuse zaïrianisation avant de se voir révoqué après des propos tenus lors d’un voyage officiel à Bruxelles sur la corruption qui gangrenait le Zaïre de l’époque. Après le discours de démocratisation du 24 avril 1990 et démocrate chrétien convaincu, il choisit les rangs de l’opposition en adhérant au PDSC de feu Joseph Iléo Songo Amba et André Bo-Boliko Lokonga qu’il quitte en 1999 pour fonder son propre parti, le PCR.

Invité du Magazine Top Presse  de la radio Top Congo FM de Kinshasa du samedi 25 juin 2016, Gilbert Kiakwama a eu une pensée profonde pour les nombreux prisonniers qui pourrissent dans les geôles (du pouvoir), une autre pour Jean-Pierre Bemba que vient de condamner la CPI pour son courage et sa dignité et le fait qu’il paie pour les turpitudes  de tous ceux qui hier ont pris les armes en vue de s’emparer du pouvoir  et enfin une pour les jeunes qui se battent pour la démocratie dans notre pays sans oublier les populations martyrisées de l’Est qui paient chaque jour de son sang.

Son propre fils, Yangu Kiakwama, porte-parole du mouvement citoyen des jeunes Filimbi contre un 3ème mandat du président Joseph Kabila vit aujourd’hui en exil en Europe. Impliqué dans plusieurs actions sociale, caritative et culturelle, il passe pour être un des «vieux sages» Kongo dont il defend et contribue à la promotion des valeurs au travers de la langue Kongo. Député élu de la circonscription de Mbanza-Ngungu depuis 2006 jusqu’à ce jour, il l’un des membres influents de la Dynamique de l’opposition. C’est à ce titre qu’il s’est retrouvé à Bruxelles et www.afriwave.com l’a approché  pour ses lecteurs.

Afriwave.com : Vos impressions par rapport au développement de tout ce qui a été discuté lors de ce Conclave ici à Bruxelles ?

Gilbert Kiakwama : Je crois que comme dans toutes les conférences, le début est toujours difficile pour les problèmes de représentation, d’ordre du jour, de fixation des matières. Mais pour l’essentiel, on a fini par se mettre d’accord sur un comité préparatoire d’une part, et d’autre part on a fixé l’agenda de nos travaux. Il ya des services qui y travaillent, notamment le secrétariat pour préparer une note de travail en vue de la plénière et je crois qu’on pourra arriver à atterrir dans des bonnes conditions.

Afriwave.com : La Dynamique de l’opposition (groupement des Partis politiques et associations de la Société civile opposés au Dialogue national du  président Joseph Kabila) à laquelle vous appartenez semblait être ne pas d’accord sur  le principe du Dialogue (national inclusif) convoqué par le président Kabila dans son format actuel ?

Gilbert Kiakwama : c’est un mot que nous n’utilisons pas du tout pour une raison bien simple parce qu’il a une connotation repoussante pour notre peuple. Notre peuple ne veut pas entendre parler du Dialogue et dès lors pour nous c’est un terme qu’on utiliserait jamais, il est bannis.

Afriwave.com : Il est banni mais  vous acceptez maintenant (ce fameux Dialogue). En suivant le discours (d’ouverture du Conclave le 8 juin 2016 à Genval) du président Tshisekedi hier, l’idée semble être acceptée pour le fait qu’on aille à un Dialogue ?

Gilbert Kiakwama : Non, là vous faites une confusion. Le président Tshisekedi n’a pas fait un discours de la conférence. Cette conférence aura des résolutions ou des actes après débat. Nous sommes venus ici d’une façon autonome. Le président Tshisekedi pour qui nous avons beaucoup de respect pour le combat qu’il a mené depuis plus de 30 ans pour la démocratisation du pays; nous pensons que lorsqu’il parle comme il l’a fait hier, il a parlé en tant que président de l’UDPS et qu’à ce titre là il n’engage que les gens de son parti (l’UDPS) qui reste une composante de la conférence (le Conclave de Genval). Ce sont des idées, c’est un document de travail…

Afriwave.com : Et  pourtant c’est l’UPDS qui vous a invité ici à Bruxelles…même si vous êtes venu à titre individuel et pas au nom d’un groupement politique ou de vos partis politiques respectifs ?

Gilbert Kiakwama : Mais il faut s’entendre : c’est une invitation ou une réquisition ?

Afriwave.com : Non, je parle d’une invitation…

Gilbert Kiakwama : Ah oui, si c’est une invitation, on a encore le choix et l’autonomie…voilà…

Afriwave.com : C’est le moins que l’on puisse dire…

Afriwave.com : Que pensez-vous de ceux qui ont refusés de venir à Bruxelles, notamment le président Vital Kamerhe de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) même si certains membres de son parti (le SG Bertrand Ewanga et le SGA Claudel Lubaya) sont là présents ?

Gilbert Kiakwama : Je ne  juge pas (sourire). En politique, chacun agit selon sa conscience et selon ses propres ambitions et surtout de la perception qu’il a de ce qu’il convient à la Nations congolaise. Donc, je m’abstiens de juger les attitudes de mes collègues.

Afriwave.com : C’est une responsabilité et une sagesse que vous l’on vous reconnait depuis tout ce temps. Merci beaucoup pour ce moment nous accordé.

Gilbert Kiakwama : C’est moi qui vous remercie.

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