home Politique, RD Congo, Régions Affaire mercenaires de Moise Katumbi, l’américain Darryl Lewis libéré

Affaire mercenaires de Moise Katumbi, l’américain Darryl Lewis libéré

Arrêté le 24 avril 2016  en compagnie de plusieurs autres membres de la garde rapprochée de Moise Katumbi à la veille de la grande marche de protestation des opposants congolais, l’américain Darryl Lewis a été remis aux responsables de l’ambassade américaine de Kinshasa le 8 juin 2016, et ce, en vue de son expulsion du Congo. C’est ce qu’a confirmé Victor Mumba, Premier Avocat Général de la République à la sortie d’une réunion du Parquet Général de Kinshasa avec les représentants diplomatiques américains et les avocats de l’opposant Moïse Katumbi : «l’américain Darryl Lewis « a été mis à disposition de M. l’ambassadeur des États-Unis en RDC pour qu’il puisse retourner dans son pays»,

Les rumeurs insistants  avaient fini par se confirmer que «Darryl Lewis était déclaré persona non grata en RD Congo devait quitter le territoire congolais sans délais et dès le soir du 8 juin même». Malgré les autres explications de Victor Mumba selon lesquelles «le retour dans son pays du citoyen américain ne signifie pas que le dossier est clos pour autant», cette libération y ressemble à une capitulation des congolais face au géant américain alors que la menace des sanctions plus graves contre le Congo reste brandie par les Etats-Unis. Si l’ambassadeur américain à Kinshasa James C. Swan se dit plutôt «heureux d’apprendre que M. Darryl sera en mesure de rejoindre sa famille aux Etats-Unis», quid des autres citoyens congolais arrêtés dans cette affaire et qui demeurent encore sous les verrous ?

Le Général de police Célestin Kanyama, premier sanctionnémoisekatumbiaffairemercenaire2

Comme du reste il fallait s’y attendre, les premières sanctions sont tombées ce 23 juin 2016. Les Etats-Unis d’Amériques viennent de geler les avoirs de Célestin Kanyama, chef de la police de Kinshasa et un proche du président Kabila pour motif de «violences envers des civils». Il lui est reproché  la mise en pratique d’un «schéma répressif, avec des arrestations d’opposants et la répression violente de manifestations politiques notamment celle de janvier 2015 avec plus de 40 morts dont au moins 20 personnes tuées par armes à feu afin de d’éviter la programmation des élections nationales», comme l’explique John Smith, Directeur de Contrôle des avoirs étrangers au Département du Trésor. Cette première sanction pourra être suivi très bientôt afin d’accroitre la pression contre l’entourage du chef de l’Etat congolais.

Et aussi comme il fallait s’y attendre, une vive critique du régime via son ministre de l’Information Lambert Mende Omalanga ne s’est fait pas attendre. Répondant à nos confrères de www.politico.cd  il déclare : «Le gouvernement condamne l’idée même qu’un pays étranger, fut-il les USA, se permette de sanctionner un fonctionnaire congolais. C’est un acte inadmissible de substitution de souveraineté que nous n’approuvons pas. Nous le condamnons. Et l’ambassadeur Kikaya Bin Karubi, conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de diplomatie est en route et va arriver dans quelques instants aux USA pour exprimer notre réprobation de ces pratiques. Quel que soit le fait reproché à Kanyama, ce n’est pas à un gouvernement étranger de prendre des sanctions contre des agents du gouvernement de la RDC. Nous n’avons même pas à entrer dans le fond. Sur le principe, aucun congolais ne peut accepter des telles pratiques. Les Etats-Unis n’ont pas à modifier ou à maintenir les comportements d’un congolais. Personne ne leur a accordé ce mandat. Je ne connais pas un congolais qui ait élu un américain pour s’occuper des congolais. C’est une tentative de substitution de souveraineté qu’il faut condamner par principe. C’est ridicule. Je ne pourrais pas  prolonger cette discussion. Totalement ridicule. Nous ne sommes pas un pays sous la tutelle des USA».

Pendant ce temps, l’Union Européenne étudie les mêmes possibilités même si les divergences subsistent encore entre les pros et les contres sanctions contre les proches du pouvoir de Kinshasa. www.afriwave.com y reviendra dans une prochaine édition sur son site, tant que les problèmes pour Moise Katumbi Chapwe se rajoutent chaque jour qui passe.

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