Burundi : une impasse totale sur fond de violences quotidiennes

C’est l’impasse totale au dialogue inter-burundais de sortie de la grave crise politique qui y sévit depuis plus d’un an et ce, à cause du troisième mandant du président Pierre Nkurunziza. Malgré la reprise du processus, la médiation ougandaise et l’ancien président tanzanien Benjamin Mpaka, le facilitateur peinent à convaincre les parties en cause à savoir le gouvernement Burundais et ses alliés d’un côté, ainsi que la coalition de l’opposition baptisée Cnared de Léonard Nyangoma présent à titre individuel mais toujours absent en qualité d’entité politique et la société civile de l’autre.

Conséquence : la violence ne baisse toujours pas d’un cran dans le pays où assassinats, arrestations et violences quotidiennes en tous genres continuent de se perpétuer. Aux milliers des refugiés refoulés du Rwanda voisin, plusieurs centaines des milliers d’autres prennent le chemin de la Rd Congo et de la Tanzanie proches.

Cependant, ce dialogue que l’on veut inclusif comme à la mode en Afrique pour le moment est vivement souhaité de tous comme l’estime  Alain-Aimé Nyamitwe : «Nous avons commencé notre processus de dialogue, que nous estimons inclusif selon les normes et la paix de la région et qui est ouvert à tout le monde. A tous ceux qui ont comme objectif : la paix. Et pour cette raison, nous estimons que ce qui se passe à Arusha aujourd’hui s’inscrit dans la logique de ce que nous avons commencé». C’est aussi l’affirmation de l’ancien président burundais, Domitien Ndayizeye. Il estime pour sa part que la paix ne pourra pas se faire sans la participation de tous, le Cnared y compris : «Il est prévu des rencontres groupées. Ces rencontres groupées peuvent s’étendre au Cnared, c’est ce que j’ai demandé et j’ose espérer qu’on en tiendra compte. Aujourd’hui c’est ce qu’on peut appeler une séance d’écoute jusqu’à mercredi et puis il va certainement en tirer une conclusion et une proposition, peut-être de regroupement. Et c’est dans ce processus que j’aimerais que le Cnared soit inclus. »

Faudra t-il noter que pour l’instant l’objectif poursuivi reste d’écouter, d’essayer de comprendre la problématique de la crise afin d’établir un agenda des points à discuter par la suite, un calendrier et même établir la liste définitive des participants. Pourtant, malgré les pressions et sanctions de la communauté internationale, le régime de Pierre Nkurunziza refuse de s’asseoir à la même table que la coalition d’opposition du Cnared qu’il accuse d’être liée à la tentative de coup d’Etat, en mai 2015, et aux violences actuelles qui secouent le pays.

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Rédaction

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