home Politique, RD Congo, Régions Le «chemin de croix» de Moise Katumbi et ses amis du G7

Le «chemin de croix» de Moise Katumbi et ses amis du G7

C’est un véritable chemin de croix que vient d’entamer Moise Katumbi Chapwe depuis qu’il a quitté la Majorité Présidentielle de Joseph Kabila pour rejoindre les rangs de l’opposition. Fervent catholique pratiquant ayant une bonne oreille auprès de la puissante église catholique du Congo, c’est l’homme de la symbolique. C’est de blanc vêtu, couleur de l’immaculée avec drapeau du pays en écharpe qu’il se rend à ses convocations au parquet de Lubumbashi accompagné d’une foule immense des badauds.

Il aura même réussi à entrainer dans sa ferveur de foi ses amis politiques du G7 qui ont également tourné le dos au chef de l’Etat Rd congolais. Ils sont vus souvent ensemble aux célébrations d’eucharistie alors qu’on ne connait toujours pas le devenir de leur alliance. Leur chemin de croix a commencé par le dédoublement avec des ailes dissidentes pro Majorité présidentielle de presque l’ensemble de leurs partis politiques par le ministère de l’Intérieur. Les bastonnades contre les militants et l’interdiction de leurs manifs ne sont plus à compter depuis le jour où ils ont choisi de défier celui qui les a créés comme l’affirmait Lambert Mende Omalanga.

Lorsque www.afriwave.com l’écrivait dans son article Moise Katumbi Chapwe officiellement candidat à la présidentielle, on ne croyait si bien le prédire que la situation ne sera pas du tout facile pour l’homme et ses amis. En effet, notre propos s’est confirmé alors qu’on n’est même pas sûre que l’élection présidentielle aura lieu en temps en novembre prochain : «Le chemin parait encore très long pour le charismatique, populaire et richissime homme d’affaire et tous ses supporters politiques, lui qui n’a aucun parti politique auquel il appartient. C’est peut-être dans ce schéma qu’il promet d’entamer dans les prochains jours, une tournée nationale à travers tout le territoire du Congo pour présenter son programme… Et ce, en poursuivant les consultations en vue d’une candidature commune au sein de l’opposition. Le président du TP Mazembe, l’un des clubs de foot favoris des Congolais et le plus titré du pays compte surfer sur cette vague de popularité et espère ainsi bien rallier à son panache les autres leaders de l’opposition. C’est sans doute sur ce terrain  qu’il aura fort à faire, pourvu que le pouvoir en place le lui permette et l’opposition lui en donne l’occasion».

Les événements de ces derniers jours ont-ils donné raison à notre intuition depuis que le candidat proclamé Katumbi passe ses auditions au parquet de Lubumbashi ? La police du Katanga dont il fut le chef politique en tant qu’ancien gouverneur n’y va pas d’une main molle : tir des gaz lacrymogènes sur la foule des supporters l’accompagnant à l’extérieur du Palais de Justice, dispersion des dizaines d’avocats voulant plaider gratuitement en sa faveur et de toutes les autres personnes arrêtées dans le cadre de l’affaire dite de recrutement des mercenaires.

Le G7, parlons-en

g7

Les nouveaux amis et alliées de Katumbi réunis au sein du G7 expérimentent également à leur tour ce qu’enduraient depuis longtemps tous ceux qui ne sont pas d’accord avec le pouvoir. S’ils sont peut-être considérés comme «une épine dans le pied de Kabila» depuis qu’ils ont quitté la barque de la Majorité Présidentielle, ils ne sont pas pourtant des inconnus ni des nouveaux venus dans le microcosme politique congolais. Leur fronde non plus n’est pas un nouveau mariage avec l’opposition pendant que la majorité des congolais se méfiant vus le passé politique de chacun d’eux. En effet, Charles Mwando Nsimba ( ) et Gabriel Kyungu Wa Kumuanza (Unadef) sont deux anciens de l’UFERI (Union des Fédéralistes et Républicains Indépendants) de feu Jean Nguz Karl I Bond des années 1990. On les a connus à l’Union Sacrée de l’opposition de l’époque pour le premier et à la création de l’UDPS dans les années 1980. Kyungu fut l’un des instigateurs de ce que sera la tragédie des Kasaïens qu’il traitait de «bilulu (insectes en swahili)» dans le Katanga au travers de son discours haineux dont il ne s’est jamais excusé jusqu’à ce jour.

Pierre Lumbi Okongo (Mouvement social pour le renouveau, MSR) fut avec feu François Kandolo l’incarnation de la puissante Société civile alors qu’il était à la tête de Solidarité paysanne, une association sans but lucratif du Kivu en verve lors de la CNS. Devenu Conseiller spécial en matière de sécurité du président Kabila, Pierre Lumbi fut l’homme de la signature des contrats avec les chinois pour un montant total de plus de 9 milliards de dollars de prêt que le pays devra un jour rembourser. Christophe Lutundula Apala (Alliance des Démocrates pour le Progrès, ADP) fut l’un des fondateurs de Forum pour la Démocratie et le Développement (FDD) en compagnie de Martin Fayulu devenu un opposant radical aujourd’hui. C’est leur groupement qui fut à la base de la rédaction de la Constitution de la transition abrogée par Laurent-Désiré Kabila à l’avènement de l’Afdl le 17 mai 1997. Devenu Vice-président du HCR-PT (Haut Conseil de la République-Parlement de la transition) après la CNS, il a été de ceux qui avaient soutenu la 4ème voie en écartant Etienne Tshisekedi (pourtant plébiscité après la CNS) au poste de premier ministre au profit de Léon Kengo Wa Dondo aujourd’hui président du Sénat.

Olivier Kamitatu Etsu (Alliance pour le renouveau du Congo, ARC) et José Endundo Bononge (Parti démocrate chrétiens, PDC) sont deux transfuges du Mouvement de Libération du Congo, le MLC du chairman Jean-Pierre Bemba Gombo qui attend le verdict de sa  condamnation à la CPI. Ces deux personnages sont considérés comme des traitres auprès de leurs anciens amis qui pensent qu’ils finiront par trahir encore un jour comme ils l’ont de Kabila aujourd’hui. Le seul inconnu d’eux tous étant Dany Banza (L’Avenir du Congo, ACO).

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