Est-ce une réelle volonté d’indépendance ou une stratégie de chantage politique même si la rupture n’est pas encore complète après celle ratée du PALU ? La réalité ce qu’il y a du rififi au sein de la Majorité Présidentielle avec les enchères de Modeste Bahati Lukwebo qui a lancé sa plateforme politique. C’était samedi 17 mars 2018 à Kinshasa autour de son parti politique l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC) qui sera le moteur de la nouvelle coalition baptisée « AFDC et Alliés ».
Selon les propres dires de l’ancien professeur d’Economie à l’Institut Supérieur du Commerce (ISC) qui est presque de tous les gouvernements depuis 1990 sous Mobutu jusqu’aux Kabila, son regroupement politique « qui se dit la 2ème force politique au sein de la Majorité Présidentielle réunit une vingtaine des partis politiques, associations, structures et des personnalités politiques en perspective des élections de décembre 2018 ».
Parmi eux curieusement l’ancien gouverneur déchu du Haut-Katanga, Jean-Claude Kazembe, le bâtonnier Matadi Wamba, l’ancien gouverneur du Kasaï central Alex Kande ; tous les déçus chassés comme des malpropres du PPRD, le parti présidentiel dont Kabila demeure l’autorité morale par excellence. Autre bizarrerie, tous ces gens se rappellent au bonheur des congolais qu’ils n’ont pas servi lorsqu’ils étaient aux affaires : « les membres de l’AFDC et Alliés veulent la reconstruction du pays, une croissance économique forte et assurer la prospérité ainsi que le bien-être de chaque citoyenne et de chaque citoyen ».
Quid d’une guerre d’influence au sein de la Majorité Présidentielle ?
Tout est partie il y a plus d’un mois avec une lettre adressée par un cadre de l’AFDC de sa place forte du Sud-Kivu au SG de la Majorité présidentielle (MP), Aubin Minaku ; le séant président de l’Assemblée nationale avec copie pour l’autorité morale Joseph Kabila. Correspondance à laquelle réagira un autre cadre et n°2 du parti de Bahati, Joseph Kokonyangi ; ministre de l’Urbanisme Habitat au sein du gouvernement Tshibala comme Bahati et SG adjoint de la même MP qui veut lui des éclaircissements.
Dans cette missive énigmatique, le parti de Bahati Lukwebo se plaignait de sa non considération par le gouverneur du Sud-Kivu alors que la formation politique demeure l’un des piliers de la MP au pouvoir. Avec le lancement de sa plateforme, Bahati semble avoir lancé une silencieuse guerre dans la famille politique de Joseph Kabila, déjà en proie à une fronde d’opposants qui militent pour son effondrement ; surement pour se faire encore remarquer davantage par le chef.
Certes la prochaine nouvelle loi électorale et son seuil de représentativité semble avoir créée de la panique même chez qui se croyait à l’abri au sein de la MP. Le cas de Modeste Bahati et son parti qui pensent se consoler en réunissant les bannis d’hier autour des propos du genre : « Avec ces alliés, l’AFDC qui est déjà disséminé sur l’ensemble du territoire national, peut atteindre le seuil de représentativité au niveau national, provincial et local institué par la loi électorale ».
Certaines sources bien renseignées affirment que l’actuelle épreuve de force au sein de la MP, certes dans le contexte des prochaines élections ; serait dû à une mésentente entre Bahati et Minaku. Ce dernier ayant sollicité carrément l’intégration du parti de Bahati au sein du PPRD, proposition refusée par le président de l’AFDC. Son vice-président et co-fondateur du parti Joseph Kokonyangi menaçant même de faire scission pour demeurer auprès de Kabila. On en doute pas que dans les jours à venir, l’on assiste au dédoublement de ce parti comme il en est le cas avec la faveur de MP pour tout celui qui n’est pas avec lui.
Luaba Wa Ba Mabungi