home Diaspora, Politique, RD Congo, Société RDC : Ne Muanda Nsemi refait surface dans une nouvelle vidéo : Libérez le Congo aujourd’hui, demain ça sera trop tard

RDC : Ne Muanda Nsemi refait surface dans une nouvelle vidéo : Libérez le Congo aujourd’hui, demain ça sera trop tard

C’est visiblement une nouvelle vidéo de lui alors qu’on se demandait ce qu’il en était devenu à cause de son silence prolongé depuis les manifestations meurtrières d’août 2017 attribuées à ses disciples dans Kinshasa et le Kongo Central. Lui, c’est Zacharie Badiengila dit Ne Muanda Nsemi, député national et gourou de la secte politico-mystique Bundu Dia Mayala ou encore Bundu dia Kongo.

Evadé de la prison centrale de Makala où il était incarcéré la veille du 17 mai 2017, sûrement caché quelque part ; Ne Muanda Nsemi réapparait en utilisant des termes et des phrases du moment comme le mot « médiocre » du Cardinal Monsengwo ou encore les propos selon lesquels l’Afrique et Haïti sont des pays de « merde » de Donald Trump.

Dans cette dernière au lendemain de l’intervention de Joseph Kabila dans sa conférence de presse du vendredi 26 janvier 2018, Ne Muanda Nsemi dans mise en scène pour le besoin de la cause et sa diatribe habituelle qu’on lui reconnait ; s’attaque de plein front à Joseph Kabila qu’il qualifie d’un « étranger rwandais » qui trône à la tête du Congo. Et ce, avec la complicité d’une classe politique « médiocre », le mot à la côte dans le pays.

Dans un gestuel qui lui vaut sa réputation et son mysticisme avec le monde des esprits, Zacharie Badiengila dit Ne Muanda Nsemi parle de cette armée la « plus puissante du monde » qui n’est autre que le « peuple éveillé et décidé à lutter coûte que coûte pour sa libération ». Ce qui du reste, justifie le sens de son combat actuel à savoir « la restauration, le recouvrement de la souveraineté d’Etat de la RDC pour un président congolais, un vice-président et un premier ministre congolais ».

Pour Ne Muanda Nsemi tambourinant sur sa table avec un regard vif fixé devant l’objectif de la caméra, Joseph Kabila n’a qu’un choix : « mourir au Congo ou fuir et rentrer au Rwanda ». Mêlant celui qu’il dit être le Maître Jésus avec son mysticisme à propos de « tout royaume divisé contre lui-même court à sa perte », il invite le peuple congolais à faire attention en évitant les divisions pour « rester souder, se tenir en mains les uns les autres à l’idée qu’il faut libérer notre pays et c’est aujourd’hui qu’il faut le faire ». Il avertit que « sinon, vous n’aurez rien à léguer à vos enfants, pace qu’ils vont terminer leur vie dans des fosses communes et la terre deviendra pour les tutsis rwandais. Libérez le Congo aujourd’hui, demain ça sera trop tard ».

Il explique que personne ne peut vaincre une coalition Bundu Dia Kongo associé à l’Église catholique, à l’Église du Christ au Congo (ECC-protestante Ndlr), à l’Islam et aux patriotes congolais décidés vaillamment à combattre pour la libération de leur pays.

Des futures élections, Ne Muanda Nsemi explique selon lui qu’actuellement à travers les différents quartiers de Kinshasa ; lorsqu’on écoute le peuple, il n’a qu’un seul objectif : « chasser Joseph Kabila qu’il ne nomme lui que par Hyppolite Kanambe et les élections suivront plus tard ». Comment voulez-vous organiser des élections dans un pays infiltré par des millions des rwandais comme le vôtre se demande-t-il mais aussi à ses compatriotes ?

En guise de préparation de ces dernières, Ne Muanda Nsemi propose d’abord « l’identification des congolais » pour savoir qui l’est et qui ne l’est pas, combien sont-ils ces congolais par le biais du recensement avec l’établissement d’un fichier électoral crédible et ensuite passer aux élections. « Quiconque prône le contraire pour aller vite aux élections dans un pays infiltré montre visiblement sa mauvaise foi vis-à-vis du peuple congolais » enchaîne-t-il.

Rappelant le cycle des élections qui ont toujours eu lieu dans le pays, Ne Muanda Nsemi affirme qu’en 2006 ; « c’est Jean-Pierre Bemba qui avait gagné les élections falsifiées par après pour le compte de Kabila grâce aux armées d’occupation étrangère. En 2011, c’est Etienne Tshisekedi qui a été élu ; la falsification des résultats encore une fois a fait passer Kabila pour un deuxième mandat » soutien-t-il.

S’adressant à la France qu’on accuse d’être derrière le régime, Ne Muanda Nsemi demande que ce pays « vole d’abord au secours » du peuple francophone congolais non sans rappeler que c’est le plus grand pays francophone du monde. Il rappelle le massacre des « milliers » d’adeptes de son mouvement Bundu Dia Kongo dans la province du Kongo Central en 2006, mais aussi des fosses communes dans Kinshasa et celles du Kasaï dans le présumé phénomène Kamuina Nsapu dans l’Espace Kasaï.

Ne Muanda Nsemi interpelle la CPI qui avait promis « de sévir en 2016 », et se demande si elle ne voit pas ce qui se passe actuellement en RDC ; si elle n’est pas aussi venu flouer le peuple congolais ? Ce qui risque à la longue fera que le peuple congolais perde confiance en cette institution. « Malheur à ceux qui comprennent toujours en retard » dit-il en rappelant son mot d’ordre d’appel à un soulèvement populaire du 7 aout 2017 ; « le dossier Kabila serait classé parce que ça n’existerait plus ».

Comparant son « aura » à celui de Mandela que l’Occident avait pris pour un extrémiste à combattre, Ne Muanda Nsemi s’emprend contre la diabolisation de sa personne dont il est l’objet dans le monde de la part du régime en place. Croyant en son étoile et se prenant pour un Mandela de l’Afrique centrale, ainsi invite-t-il ce même Occident d’ouvrir les yeux et à se rapprocher de lui pour comprendre qu’avec lui, on peut « résoudre » un certain nombre des problèmes conclut Ne Muanda Nsemi.

Non datée expressément, mais l’utilisation de certains mots et l’évocation des faits récemment déroulés indiquent que cette vidéo ne date pas de trop longtemps.

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