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RDC : Les leaders du Comité Laïc de Coordination bientôt interpellés

Alors qu’un nouvel appel à manifester est lancé pour ce dimanche 21 janvier 2018 par le Comité Laïc de Coordination (CLC), l’opinion publique s’interroge si les leaders intellectuels du mouvement des laïcs chrétiens catholiques ne seront pas bientôt en état d’arrestation ?

Après la première marche violemment réprimée dans le sang le dernier jour de l’année 2017 et qui avait fait six morts selon l’Eglise et l’ONU mais aucun selon le gouvernement, la tension reste vive dans le pays. Au durcissement du ton du régime de ne plus tolérer une « récidive » de manifestation, les intellectuels catholiques soutenus par les fidèles de base ont promis de : « ne plus donner de répit à la dictature ».

Ainsi, « Ce dimanche 21 janvier 2018, main dans la main, comme d’habitude, allons marcher pacifiquement avec nos rameaux de paix, nos bibles, nos chapelets, nos crucifix pour sauver le Congo, notre patrimoine commun, dans le respect sacré des personnes et des biens », peut-on lire dans le nouveau communiqué du CLC.

Un document circulant sur les réseaux sociaux depuis le début de la semaine dernière signé Paul Nsapu, SG adjoint de la FIDH pour l’Afrique et défenseur des Droits de l’Homme ; ferait état d’une convocation de huit membres du CLC au bureau du procureur de la Gombe à Kinshasa. De plus, un mandat d’arrêt serait décerné par la PGR du Tribunal de la Gombe, Mme Cécile Kiala, « sur instruction des autorités politiques et judiciaires », contre Mmes Léonie Kandolo, Gertrude Ekombe, Frère Julien Lukengu, Francklin Mboliko, Jonas Tshiombela et les professeurs Thierry Nlandu Mayamba, Isidore Ndaywel e Nziem et Justin Okana.

Loin de se lisser faire, le CLC n’a pas tardé d’y répondre : « Loin de nous intimider, le pouvoir a renforcé notre détermination et notre volonté de jouir de notre droit constitutionnel de manifester publiquement. Nous irons jusqu’au bout ».

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Vers une interpellation prochaine ?

Le gouvernement avait été clair par son porte-parole Lambert Mende : « L’Exécutif a condamné fermement les événements survenus le 31 décembre 2017 et a mis en garde les organisateurs contre toute récidive. Le ministre de l’Intérieur fait part des autres manifestations programmées par le même Comité Laïc de Coordination de l’Eglise catholique et son incitateur. Pour arrêter le cycle de violence en perspective pour cette année 2018, le gouvernement demande à la justice de se saisir du dossier et d’établir des responsabilités ».

Face à la réaction « disproportionnée » des forces du pouvoir sur les manifestants catholiques pacifiques, la « sainte » colère du Cardinal Archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo Pasinya, 78 ans était à la hauteur : « Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo », avait-il dit dans un message de protestation. Chose que le gouvernement n’avait pas digéré : « On ne peut accepter que de tels propos viennent d’un ministre de Dieu », avait fait savoir le gouvernement dans son compte-rendu de la réunion ministérielle tout en insistant sur « la laïcité de l’Etat Congolais ».

Lire aussi : RDC : Le gouvernement durcit le ton face à l’Eglise catholique https://www.afriwave.com/?p=6737

Avec cette nouvelle semaine de tension qui s’ouvre, c’est un véritable bras de fer qui vient de se réengager et qui n’est certainement pas près de se terminer. Déjà jeudi passé, l’opération « cloches » dans les Eglises et bruits dans la cité avait repris de belle dans certains quartiers de la bouillonnante capitale.

Que va-t-il donc se passer ce dimanche 21 janvier 2018 et jusqu’où le pouvoir sera-t-il prêt à aller profaner encore les Eglises et réprimer les manifestants alors qu’il n’a fait aucune moindre concession ?

Pour le CLC et l’Eglise catholique qui a appelé à la mobilisation, on ne peut ni abandonner le combat, encore moins reculer. La répression gouvernementale devenant de plus en plus dure, c’est la radicalisation en face qui se mette en place pour surement des lendemains qui n’enchantent pas.

Lauba Wa Ba Mabungi / AFRIWAVE.COM

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