home Politique, RD Congo RDC-SECURITE : Ben Tshimanga et une quinzaine des complices présentés aux médias à Kinshasa

RDC-SECURITE : Ben Tshimanga et une quinzaine des complices présentés aux médias à Kinshasa

Initialement prévue pour le lundi 24 juillet 2017, c’est finalement ce vendredi 28 qu’a eu lieu la présentation des présumés auteurs des attaques sanglantes qui ont agité Kinshasa depuis mai dernier. Au total une quinzaine des personnes présumées assaillants dont une femme. Ils sont tous accusés des assassinats sauvages dont le meurtre de l’administratrice du marché central de Kinshasa, Mme Chantal Mboyo le vendredi 14 juillet 2017 dans les après-midis.

A la tête de ce commando, un certain Ben Tshimanga Wa Tshimanga ; capturé le jeudi 20 juillet 2017 au soir durant les échauffourées avec les étudiants du Campus de l’Université de Kinshasa. Présenté comme le cerveau-moteur pour avoir participé à toutes ces dites attaques, Ben Tshimanga qui se déclare lui-même étudiant en deuxième graduat à l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM-Kinshasa) a été montré à la presse en compagnie d’autres individus par la police à Kinshasa.

Selon la police, il s’agirait d’une « bande des criminels recrutés à Kinshasa dans un réseau du mouvement insurrectionnel ayant servi sous le label de Kamuina Nsapu et instrumentalisés par certains politiciens ». Il leur est également reproché le fait qu’en l’espace de 5 mois, ils ont perpétré 5 attaques dont celle du Centre Pénitencier et de Rééducation de Kinshasa (CPRK en sigle (ex-prison Central de Makala), du Parquet de Matete et de l’Etat-major du Commissariat Urbain du Mont-Amba, de l’Etat-major du Commissariat urbain de la FUNA.

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Et la PNC-Kinshasa de poursuivre en affirmant que selon « ses dires (extorqués ou libres ?), Tshimanga aurait avoué être recruté le 14 mai 2017 par la branche kinoise de la milice de Kamuina Nsapu au siège de l’UDPS à Kinshasa où il officierait en qualité d’agent de protocole du Secrétariat Général de ce parti ». Outre Tshimanga, ces compères identifiés sont présentés comme conducteurs des motos communément appelés « Wewa », d’autres comme militants de l’UDPS et d’autres encore comme des assaillants venus de Kananga ; avec parmi eux un féticheur venu de Tshimbulu pour implanter le mouvement Kamuina Nsapu à Kinshasa.

L’arrestation de Ben Tshimanga demeure un mystère dont la police seule connait le secret depuis le 20 juillet 2017 au soir. Elle dit l’avoir neutralisé dans les environs du campus de l’Université de Kinshasa avec et grâce à l’aide des étudiants. Faux, retorque la Coordination estudiantine pour qui Ben Tshimanga serait tombé dans un piège d’une jeune femme utilisée comme appât sur Facebook alors qu’il était recherché depuis 2011.

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Un bouc émissaire tout trouvé

« Le scénario de la PNC-Kinshasa d’une bande criminelle proche d’un parti politique, en l’occurrence l’UDPS ne convainc personne » ; fait remarquer sous anonymat un analyste des questions de sécurité de Kinshasa. Pour lui, « faute des résultats probants qui ont coûtés leurs places à Bisengimana et Kanyama, il fallait vite trouver un bouc-émissaire ; le lier à un parti politique qui dérange le plus et fait peur donc l’UDPS alors que la situation du pays se dégrade chaque jour ». « C’est une manipulation que l’on veut présenter pour une réalité car rien pour le moment ne permet ni d’affirmer ou d’analyser ce qui s’est passé. Mais tôt ou tard, la vérité finira par éclater au nez de ceux qui sont les vrais coupables » conclut-il.

 Ben Tshimanga

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Cette analyse rejoint bien ce que pense la majorité des gens interrogés à Kinshasa. Au départ, le gouvernement comme la police avaient présenté les assaillants des commissariats et des prisons comme étant des miliciens de la secte mystico-religieuse Bundu Dia Kongo (BDK) de Zacharie Badiengila dit Ne Muanda Nsemi.

Aujourd’hui les mêmes assaillants sont dits adeptes de Kamuina Nsapu au simple fait qu’ils sont tous pour la plupart d’origine « balubas ». Indexés à cause des fameuses bandelettes rouges autour de leurs têtes, cela n’affirme rien note un enquêteur de la PNC-Kinshasa. Car note-t-il, ces mêmes bandes rouges ont été vues autours des têtes des miliciens de Gédéon Kyungu dans le Katanga tout comme les adeptes de Bundu Dia Kongo.

Selon la Police, cette bande avaient même planifié d’attaquer la prison militaire de N’dolo le 24 juin 2017 ; mais aurait dissuadé par l’imposant dispositif militaire en place ce jour-là. Comme on le voit et une chose est certaine, c’est un véritable sentiment de peur sur fond de terreur qui règne sur le pays. Les explications officielles ne prouvant rien ces individus en état d’arrestation, leur motivation et pour le compte de qui agissaient-ils, les interrogations demeurent.

Crédit images JT TV5 Monde Afrique

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