Malgré le semblant de réconciliation du mois de juin dernier entre les deux hommes, la méfiance perpétuelle aura été plus forte. Tharcisse Loseke Nembalemba président délégué désigné de l’UDPS / Tshibala désigné et son autorité morale le premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe ne sont plus au même diapason au point que le divorce est consommé.
C’es la publication des listes provisoires des candidats aux législatives nationales qui a marqué cette rupture entre les deux ex-amis jadis liés : « Jusqu’il y a quelques instants, il était membre de l’UDPS. Maintenant, il ne l’est plus. On ne peut pas servir deux maîtres à la fois. Non seulement le bon sens l’interdit, mais la loi en général aussi l’interdit » fulmine Raymond Kahungu ; le porte-parole du parti de Tshibala.
Et pour cause, la découverte du nom de Tharcisse Loseke Nembalemba sur les listes des candidats députés provinciaux et nationaux retenus par la CENI comme candidat de l’AFDC et Alliés, parti politique et plateforme de Modeste Bahati Lukwebo dans la circonscription électorale de Katako-Kombe en province de Sankuru.
Pour le SG de l’UDPS/Tshibala, le comportement de Loseke frise simplement « une escroquerie » contre laquelle des mesures s’imposent : « Il s’agit de l’escroquerie, nous aurons une réunion urgente du bureau politique pour statuer sur la question ».
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Démissionnaire en l’espace d’un weekend de son poste et du parti après des critiques acerbes contre son ami Tshibala, Tharcisse Loseke avait fini par accepter une rencontre avec Tshibala pour un entretien nocturne le samedi 30 juin 2018 en la résidence du premier ministre.
Selon le porte-parole Raymond Kahungu à cette époque le malentendu entre les deux hommes était dissipé, Loseke revenant du coup sur sa décision de quitter leur parti commun : « À l’issue d’un entretien franc et ouvert, les nuages et malentendus se sont dissipés pour laisser la place à la définition de nouvelles orientations stratégiques en vue de redynamiser l’action du parti. Le président délégué a renouvelé sa loyauté au parti et à son autorité morale dans ce contexte de préparatifs aux échéances électorales ».
Visiblement très en colère aujourd’hui, le même Kahungu s’insurge : « On ne peut pas être membre de deux partis politiques à la fois ça ne se justifie pas. C’est lui qui a géré notre plateforme APCO, c’est lui qui a géré notre parti politique alors qu’il était membre d’un autre parti. On ne pouvait pas imaginer ça. Il avait d’ailleurs, il y a quelques jours, lu la déclaration de l’APCO sur la désignation du dauphin ».
Une transhumance politique récursive
A peine l’intention de son divorce d’avec Bruno Tshibala était-elle étalée sur la place publique, l’homme de Sankuru qui s’autosatisfait d’être « une grande personnalité » disait être « très sollicité » et annonçait même une nouvelle romance avec Modeste Bahati Lukwebo ; président de l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC), parti politique membre de la Majorité Présidentielle (MP) au pouvoir au sein duquel il militera désormais après l’avoir nié.
Le vagabondage politique du Dr Loseke et sa transhumance ne date pas que d’aujourd’hui. De la société civile dans les années 1990 d’avant la Conférence Nationale Souveraine (CNS), l’homme politique est passé de l’UDPS comme ministre de l’Environnement dans le gouvernement Tshisekedi à l’Ecidé de Martin Fayulu avec lequel il n’avait jamais réussi à se faire élire comme député.
A l’avènement du gouvernement Samy Badibanga issu du dialogue Kodjo à la Cité de l’OUA, il quitte de nouveau l’UDPS pour devenir Secrétaire d’Etat aux Finances, poste qu’il perdra trois mois plus tard et là s’arrêtera sa collaboration avec son compatriote belge Sam Badi.
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Puis vint la trahison Tshibala et Loseke n’est pas repris dans le gouvernement actuel. Il se verra consoler avec le poste sans grande importance de président délégué de l’UDPS nommé par Tshibala qui n’avait jamais été son chef au sein de l’UDPS sous feu président Etienne Tshisekedi.
Aujourd’hui qu’une séparation est scellée, cela confirme les propos de Loseke contenus dans sa lettre manuscrite de démission adressée à Tshibala qui n’aura rien changé dans leurs rapports communs dans la gestion de leur parti politique. Le présent nous en dit plus.
Thadée Luaba Wa Ba Mabungi et Tshikuyi Tubabela