home Politique, RD Congo RDC : Le Cardinal Monsengwo ne décolère pas, « Pacta Sunt Servanda (Les Accords doivent être respectés) ! »

RDC : Le Cardinal Monsengwo ne décolère pas, « Pacta Sunt Servanda (Les Accords doivent être respectés) ! »

Ces quelques mots en latin du Cardinal Archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo jeudi 4 janvier 2018 lors de l’eucharistie en mémoire des martyrs tombés sous les tirs de la Force publique coloniale en réclamant l’indépendance immédiate du pays le 4 janvier 1959 : « Ils sont morts parce qu’ils nous rappelaient que PACTA SUNT SERVANDA (Les Accords doivent être respectés) » interviennent, quatre jours après la répression brutale des forces de l’ordre contre les manifestants catholiques.

En effet, sur appel du Comité Laïc de Coordination (CLC), les chrétiens catholiques en particulier et les congolais en général marchaient pour réclamer l’application et le respect de l’Accord politique global inclusif du 31 décembre 2016 obtenu grâce à la médiation des Évêques. Alors que l’opposition radicale y était présente et presqu’au complet, aucune trace des officiels du régime qui ont boudé cette célébration censé réunir tout le peuple.

Malgré les protestations du pouvoir de Kinshasa, pour le primat du Congo ; ces mots en latin signifiant « Les Accords signés doivent être respectés » disent tout. Même si l’on fait semblant en se voilant les yeux, « le divorce » semble consommé entre l’Eglise catholique du Congo et le régime en place dirigé par Joseph Kabila comme il en fut entre Mobutu et feu le Cardinal Joseph Malula au début des années 1970.Un jeune influent conseiller du ministère des Affaires Etrangères déclarant à AFRIWAVE.COM que  « C’est une bisbille, il n y a pas de divorce entre le régime et l’Eglise catholique car César règne, Dieu veuille ».

Lire aussi : RDC : Divorce consommé entre l’Eglise catholique et le régime à Kinshasa ! https://www.afriwave.com/?p=6680

Au cours d’un entretien accordé à nos confrères de Radio Vatican le même jour, le cardinal revient les violences politiques qui secouent le pays ainsi que ses propos contenus dans sa « Déclaration en marge de la Marche du 31 décembre 2017 ». La gestion de cette marche, sa violente répression avec une douzaine des morts par les forces de sécurité ne sont pas toujours prêts à baisser les vives tensions entre l’Église catholique et le gouvernement.

Interrogé par le père Jean-Pierre Bodjoko, l’Archevêque de Kinshasa qui ne décolère pas revient sur tout :

De sa dénonciation de la barbarie, Mgr Monsengwo persiste et signe : « C’est du jamais vu, ils sont entrés dans nos paroisses y compris à la cathédrale et ils ont jetés des gaz lacrymogènes dedans et ils ont empêchés des gens de célébrer la messe. C’est du jamais vu et c’est pour cela que j’ai dû parler à ces gens, à faire cette déclaration parce qu’on était à la limite du tolérable. Ce des gens qui défilaient rien qu’avec des bibles, des chapelets etc. et rien de plus ».

De son rôle de pasteur pour les hommes, le Cardinal revient sur ses propos : « Oui tout à fait, o ne peut pas faire confiance à des gens qui sont incapables de protéger la population. On ne peut pas faire confiance aux gens qui font de la mystification qui présente comme étant des vérités véridiques. C’est à cause de ça que j’ai dû faire cette intervention pour leur dire que les médiocres doivent dégager et que les gens qui sont capables de gouverner puissent gouverner le pays ».

Et de la liberté religieuse qui est mis en péril, l’Archevêque de Kinshasa poursuit : « Tout à fait, la liberté religieuse est essentielle dans un Etat de Droits. Si on touche à la liberté religieuse, toutes les libertés tombent et on ne peut pas avoir la paix dans le pays. On prétendait que nous travaillons avec des gens mais nous avons cité tout un tas des faits : le fait d’empêcher les chrétiens d’entrée dans les églises pour participer à la messe, le fait de poursuivre l’argent pour voler l’argent de leurs poches, des appareils téléphoniques, la fouille systématique des personnes et de leurs biens dans l’église ; ce ne pas normal et on devait absolument réagir ».

De la réaction gouvernementale qui semble l’être pour faire taire la voix de l’Église parce qu’elle dérange, Mgr Monsengwo explique : « Je suppose que c’est ça, on suppose que on veut prendre le pouvoir ; mais le pouvoir politique ne nous intéresse nullement. Nous l’avons dit plusieurs fois, nous voulons un Congo des valeurs et non un Con go d’anti-valeurs ».

De sa demande aux uns et aux autres de faire preuve de retenue, le cardinal répond qu’il : « J’espère que je serais entendu parce qu’on ne peut pas ne pas entendre une voix de sagesse, on ne peut pas ne pas entendre une voix prophétique ; mais nous parlerons à temps et à contre-temps et c’est pour cela que nous croyons qu’il était essentiel que nous puissions leur adresser ces paroles, la parole du Seigneur, la parole de l’Évêque et la parole du  veilleur qui veille pour éviter le mal au peuple et pour arriver à les aider à marcher dans le droit chemin ».

Crédit de son / Podcast Radio Vatican News

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Le bilan dans l’Archidiocèse

Alors que la polémique fait son plein sur le bilan des sanglants événements du dimanche 31 décembre 2017 entre les organisateurs, l’ONU (Monusco) et le gouvernement par sa police nationale, c’est une fois de plus la Nonciature Apostolique ; mieux la chancellerie du Vatican en RDC qui en donne un.

En deux points, sa Note Technique publiée le 3 janvier 2018 et dont copie est parvenu à AFRIWAVE.COM ci-dessous établis le bilan :«134 paroisses ont été encerclées et isolées par les forces de sécurité. Deux paroisses avec accès des fidèles et célébration des messes entravées. 5 paroisses avec célébration des messes interrompue par les forces de l’ordre. 18 paroisses avec des clôtures envahies par les forces de sécurité. 10 paroisses avec enclos perturbées par le lancement de gaz lacrymogène. 3 paroisses avec rapport des décès. 1 fidèle décédé par impact de balles à Saint Dominique. 2 décès à Sainte Famille. 2 autres à Sainte Alphonse. 6 prêtres arrêtés et 1 séminaire », ESTIME la Nonciature Apostolique.

Luaba Wa Ba Mabungi

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