De la coalition rebelle AFC/M23-Twirwaneho à Corneille Nangaa, tous ont annoncé avec joie et sans en préciser le moment ; l’arrivée en ce début de semaine de Joseph Kabila dans la ville de Goma en province du Nord-Kivu occupée par la Rwanda Defence Forces (RDF), l’armée rwandaise via ses supplétifs rebelles.
« Chassez le naturel, il revient au galop » dit cette expression qui signifie qu’on ne peut pas dissimuler sa nature, ses tendances profondes, car elles finissent toujours par se manifester, et souvent d’une manière plus vive. Il s’agit d’un proverbe qui souligne l’impossibilité de changer fondamentalement sa personnalité ou ses habitudes. De ce qu’il voulait se justifier dans son allocution du vendredi soir en parlant d’une « rumeur » pourtant annoncée et alimentée par lui comme son entourage, Joseph Kabila en arrivant à Goma a recouvert de sa « véritable » nature, celle d’un « rebelle » qui veut renverser par la force des armes l’ordre institutionnel établi avec toutes les conséquences qu’il lui faudrait désormais assumées.
Selon les rebelles Twirwaneho, Kabila ne serait arrivé seul. Il est accompagné d’une importante délégation de personnalités de haut rang, dont le fugitif John Numbi Tambo et Moïse Nyarugabo en attendant Moïse Katumbi et d’autres leaders révolutionnaires déterminés à chasser le président Félix Tshisekedi du pouvoir.
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Hémorragie d’exil autour du clan et des proches
Alors que le maître Joseph Kabila revêt ses habits de rebelle en arrivant à Goma, c’est l’hécatombe avec une hémorragie d’exil autour du clan familial comme de ses proches. Hier encore maitres incontestés du pays où ils avaient le droit de vie et de mort sur les autres citoyens, c’est un-à-un que et dans la discrétion ; ils ses sont résolus de quitter le pays pour s’installer hors des frontières nationales et ailleurs. Eux, ce sont les dignitaires en commençant par la famille directe de Joseph Kabila et certains proches sans compter les individus ayant jouis de l’ancien régime comme du nouveau pouvoir pendant un temps et qui sont devenus des « opposants » de la 25ème heure.
Comme les rats qui abandonnent le navire, au motif d’explication de leur fuite ; une « résurgence » de la dictature qu’ils imputent au nouveau pouvoir incarné par Félix Tshisekedi. Entre inquiétudes sécuritaires et pressions politiques présumées, du clan familial aux courtisans de l’ancien entourage politique de Joseph Kabila ; ils ont fait le choix du départ à l’étranger. Désormais, brouillement sur les réseaux sociaux ou silencieusement, ils battent le pavé en Afrique comme en Europe.
Zoé Kabila Mwanza Mbala, frère de l’ancien président, a été parmi les premiers à quitter le pays. Ancien député national et ex-gouverneur du Tanganyika, il a quitté la RDC il y a un peu plus d’un an pour s’installer avec femme, enfants et bien en Afrique du Sud. Quelques mois plus tard, c’est sa sœur, Jaynet Kabila, Présidente de la Fondation Mzée Laurent Désiré Kabila, elle aussi ancienne députée nationale et ex-présidente de la Commission défense à l’Assemblée nationale, qui a quitté le pays.
La dernière en date à avoir quitté la RDC, c’est la « pieuse catholique » Marie-Olive Lembe di Sita, l’épouse de Joseph Kabila à la ville. Celle qui était en réalité devenue le porte-voix de son mari en distillant des piques au nouveau pouvoir a quitté le pays il y a six mois même si jusque-là, elle effectuait encore quelques allers-retours ; pour veiller sur les affaires familiales. Mais depuis décembre 2024, elle n’est plus jamais rentrée.
Dans l’exil silencieux des proches, deux personnages de plus spectaculaires : d’abord John Numbi Banza Tambo en juillet 2020. Ancien chef de l’armée comme de la police nationale qui avait juré de ne pas se faire prendre comme un « agneau» à ses visiteurs d’un jour depuis sa ferme de la banlieue de Lubumbashi est aujourd’hui un « fugitif » recherché par l’armée dont il se réclame après sa fuite au Zimbabwe où il s’est réfugié. Sentant le souffle de la justice se rapprochant de plus en plus de sa nuque dans l’affaire des assassinats de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, le « généralissime » avait préféré se soustraire que de se faire cueillir comme un fruit mûr à l’instar de tous les policiers incriminés dans cette sordide affaire qui croupissent en prison à Kinshasa aujourd’hui.
Ensuite Barnabé Kikaya Bin Karubi, ancien ministre et conseiller diplomatique de Joseph Kabila en août 2021. Craignant une « prétendue » arrestation selon alors qu’il était invité à se présenter au Bureau de travail de l’Avocat Général du Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe le 25 juin 2021, l’homme avait choisi de quitter clandestinement Kinshasa dans la nuit du 23 au 24 juin.
Il s’estimait menacé, notamment après avoir publié un texte (depuis lors effacé) fustigeant la politique diplomatique du président congolais dans son blog [Pays soupçonné de financer le terrorisme : Qatar ou le mauvais choix du président http://kikayabinkarubi.net/2020/?p=1142 ]. Ce que Kikaya ne voulait pas dire et malgré son déni, son nom fut cité au début du mois de juin 2021 dans l’affaire dite des « cartes bancaires liées directement au compte du Trésor » et utilisées par les anciens ministres ainsi que certains proches de Joseph Kabila.
C’est d’une manière grotesque qu’il s’était mis en scène sur les réseaux sociaux en publiant une photo de sa fuite sur le chemin de l’exil. C’est d’abord vers Muanda, dans la province du Kongo Central qu’il s’était rendu avant de se diriger, dans les cales d’un bateau transportant de la bière Cuca ; vers un village de pêcheurs angolais nommé Nganda Kosa, entre la RDC, l’Angola et l’Enclave de Cabinda. Et de cet endroit, il avait pu gagner Luanda avant de s’envoler en direction de l’Éthiopie puis de rejoindre son lieu actuel de résidence l’Afrique du Sud.
Ayant repris du service aux côtés de son maitre Kabila, il a désormais endossé un autre costume, celui d’une voix critique de la nouvelle administration, sur laquelle il s’exprimait régulièrement à travers des articles de son blog http://kikayabinkarubi.net/
En son temps et de son vivant, feu le Haut Représentant du Chef de l’Etat ; Kitenge Yesu qui avait une bonne « appréciation » des anciens dignitaires avait trouvé des mots pour décrire le personnage :
L’homme aujourd’hui âgé de 70 ans, originaire du Maniema a occupé plusieurs postes politiques importants du pays : Ambassadeur de la RDC au Zimbabwe sous Laurent-Désiré Kabila, ministre de la Communication puis Secrétaire particulier et Conseiller diplomatique de Joseph Kabila.
Dans l’hémorragie de la fuite des anciens dignitaires autour de Joseph kabila qui se poursuit, d’autres figures du régime et non de moindre se sont installées en Afrique du Sud, en Afrique de l’Est ou en Europe. Parmi elles : Néhémie Mwilanya, ex-Directeur de Cabinet à la présidence, ou encore Henri Mova Sakanyi, ancien vice-Premier ministre et Ministre de l’Intérieur, ex-secrétaire permanent du PPRD et Ambassadeur à Bruxelles.
Au total, plusieurs dizaines de cadres du FCC ou du PPRD ont quitté le pays sans compter ceux qui sont maintenant interdits de quitter le pays. La plupart gardent le silence, craignant, selon leurs proches, des représailles sur les familles restées en RDC. Autre nom cité dans cette longue liste : Patient Sayiba, ancien directeur général de l’Office de gestion du fret multimodal (OGEFREM), également très souvent avec l’ancien chef de l’État qui avait disparu de tous les radars après sa sortie de la prison de Makala.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi et TSHIKUYI TUBABELA pour afriwave.com
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