Kaliisa Farid M., nouvel ambassadeur ougandais à Kinshasa : la RDC bientôt représentée à Kampala ?

Le jeudi 10 avril 2025, le Président de la République Félix Tshisekedi a reçu à la Cité de l’Union africaine les nouveaux ambassadeurs de l’Ouganda, de l’Ukraine, du Soudan et du Venezuela, venus présenter leurs lettres de créance.

Parmi eux, Kaliisa Farid M, le nouvel ambassadeur ougandais en RDC, qui a suscité un vif intérêt alors que Kinshasa tarde à nommer un ambassadeur en Ouganda, laissant l’ambassade congolaise à Kampala sous la direction du Chargé d’Affaires Jules Kalala Ngalu.

Kaliisa Farid M, économiste avec un master en Economie quantitative, est un visage familier pour les Congolais. Entre 2019 et 2022, il a servi comme envoyé spécial de l’Ouganda en RDC, où il a piloté des négociations cruciales pour son pays, notamment sur les questions de sécurité et de commerce transfrontalier.

Sa nouvelle mission, qui couvre également le Congo-Brazzaville, le Cameroun, le Gabon et la Centrafrique, fait de lui un acteur clé de la diplomatie ougandaise en Afrique centrale. Lors de la cérémonie du 10 avril, son échange avec le Président Tshisekedi, empreint de cordialité, a souligné l’importance accordée par Kampala à ses relations avec Kinshasa.

Mais ce renforcement de la présence ougandaise en RDC met en lumière une anomalie : la RDC n’a toujours pas d’ambassadeur en Ouganda. Depuis plusieurs mois, c’est Jules Kalala Ngalu, chargé d’affaires, qui gère l’ambassade congolaise à Kampala. Si cette situation n’a pas entravé les relations bilatérales, elle limite la capacité de Kinshasa à peser pleinement dans les discussions avec son voisin.

Selon des observateurs, la nomination de Kaliisa Farid M pourrait inciter le gouvernement congolais à accélérer la désignation d’un ambassadeur. « La RDC ne peut pas se permettre de rester sans ambassadeur à Kampala alors que l’Ouganda muscle sa représentation ici », explique un diplomate congolais sous couvert d’anonymat.

Les relations entre les deux pays, marquées par des défis sécuritaires dans l’Est congolais, notamment la lutte contre les ADF, nécessitent une coordination diplomatique renforcée. La nomination d’un ambassadeur congolais à Kampala serait un signal fort de l’engagement de Kinshasa à équilibrer cette relation stratégique. En attendant, la population congolaise, particulièrement dans les provinces frontalières, espère que ces évolutions diplomatiques se traduiront par des avancées concrètes en matière de paix et de commerce.

La cérémonie du 10 avril a également vu l’accréditation de Vasyl Hamianin (Ukraine), Osman Hussein Elamin Ahmed (Soudan) et Laura Evangelia Suarez (Venezuela), confirmant l’ouverture de la RDC à de nouveaux partenariats. Mais c’est surtout la dynamique avec l’Ouganda qui capte l’attention, avec l’espoir d’une représentation congolaise renforcée à Kampala dans les mois à venir.

Claudine N. I. avec afriwave.com