KINSHASA. Les trois américains condamnés à la peine de morts en date du 27 janvier 2025 par la Cour Militaire de Gombe/Kinshasa qui ont bénéficié de la commutation de leurs peines respectives à la servitude pénale à perpétuité viennent d’être renvoyés dans leur pays d’origine où ils seront sensés purger leur peine même si cela ne serait pas d’application.
Il s’agit de Marcel Malanga Malu (23 ans), fils de Christian Malanga Musumari né de son ex compagne Britney Sawyer à Salt Lake City dans l’Etat américain de l’Utah dont il est originaire. Mais aussi Tyler Thompson Jr (23 ans), ami d’école et d’enfance de Marcel qui était venu en Afrique avec le jeune Malanga pour ce que sa famille croyait être des vacances, et Benjamin Ruben Zalman-Polun (38 ans), qui aurait connu Christian Malanga par l’intermédiaire d’une société minière d’or.
Encadrée par les autorités militaires, judiciaires et de l’immigration congolaises, c’est via l’aéroport international de la N’Djili que les anciens prisonniers ont embarqués dans un avion spécial affrété sous escortés des officiers de l’ambassade américaine de Kinshasa. Pour les officiels congolais, « Cette décision s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la diplomatie judiciaire et de la coopération internationale en matière de justice et de droits humains des deux pays ».



Cette libération des américains intervient après celle d’un autre prisonnier binational naturalisé belge Jean-Jacques Wondo Omanyundu. Expert en Sécurité et Défense, cet officier militaire sorti de l’Ecole Royale Militaire belge de Bruxelles a été renvoyé en Belgique pour des raisons humanitaires à cause de sa santé fragile après près d’un an d’une incarcération difficile.
Il revient que l’exécution de cette mesure de grâce accordée par le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la demande du Ministère public, a été mise en œuvre ce mardi 08 avril 2025 au matin.
Comme nous l’écrivions déjà, les Etats-Unis d’Amériques n’abandonnent jamais ses citoyens arrêtés ou enlevés à l’étranger. L’administration comme le gouvernement ayant changé à Washington avec l’avènement de Donald J. Trump depuis le 20 janvier 2025, il y a lieu de se demander si des « pressions » diplomatiques n’avaient pas été faites sur le gouvernement congolais ? Des négociations de business minerais contre sécurité sont en cours aujourd’hui entre les deux pays. L’ancien porte-parole du Département d’État américain Matthew Miller sous Jo Biden ayant assuré à l’époque que « l’ambassade des États-Unis en RDC, qui a assisté au procès, continuera à suivre la situation » pour négocier leur retour au pays de l’oncle Sam.
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La saga Malanga…
Le cerveau moteur présumé de ce coup fourré en compagnie des illuminés pieds nickelés qui n’avait aucune chance de réussir, Christian Malanga Musumari avait été neutralisé pour ne pas dire tué dans des conditions qui restent à élucider, quelques autres individus étant tombés devant le domicile attaqué de Vital Kamerhe et sur place au Palais de la Nation, siège de l’administration présidentielle. Outre les quelques étrangers et des congolais interpellés, la question qui demeure est celle de savoir si Malanga aurait-il eu d’autres complicités externes et internes pour monter son coup raté ? Car dans son impossible aventure congolaise sans lendemain, outre les accusés pour la plupart Congolais autochtones, mais aussi comprenant un naturalisé Belge, un naturalisé Canadien et un naturalisé Britannique.

Sur les 53 individus hagards qui comparaissaient en première instance dont 14 acquittés pour lesquels l’instruction avait démontré qu’ils n’avaient « aucun lien » avec l’affaire selon le tribunal et un prévenu du nom de Tikimo Gunuma Makulu ayant bénéficié de circonstances atténuantes et déclaré atteint de « troubles psychologiques », 37 autres prévenus condamnés à mort avaient interjeté appel.

Les à-côtés…
Devant la Cour militaire, Marcel Malanga, dans un lingala « approximatif » appris durant son incarcération à la prison militaire de Ndolo a commencé par déclarer ses « origines congolaises » [qu’il ne renie pas NDLR] avant de poursuivre en anglais, sa langue maternelle : « Je suis originaire de Bandundu, mais je veux regagner les États-Unis. Je dois organiser les obsèques de mon père pour qu’il repose en paix avant de reprendre ma vie là-bas », a-t-il déclaré, appuyé par ses avocats.
Pour sa part, Benjamin Ruben Zalman-Polun avait rejeté toute implication dans le complot : « Ma relation avec Christian Malanga était purement professionnelle. Je n’ai jamais participé à un crime ni eu connaissance de cette tentative de coup d’État. J’ai tout perdu : mes entreprises, ma famille. Je demande à la Cour de m’acquitter », avait-il plaidé.
C’est dans ce contexte que sur des réseaux sociaux depuis les Etats-Unis, sa maman, Britney Sawyer ; a publié une vidéo dans laquelle elle suppliait le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi de « pardonner » son fils en lui rendant sa liberté pour qu’il rentre aux Etats-Unis d’Amériques. Pour elle, Marcel est un « innocent » qui n’a fait que suivre simplement son père qui se considérait comme président d’un gouvernement en exil.
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Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi pour afriwave.com