Invasion de l’Est de la RDC : Chantage et menaces inacceptables du Rwanda

Deux soldats sud-africains ont été tués et trois autres grièvement blessés mercredi 14 février 2023 lorsqu’un obus de mortier a explosé sur leur campement en phase d’installation non loin de la localité de Sake en province du Nord-Kivu.

Selon la South African National Defense Force qui supervise l’ensemble des forces armées du pays, cet incident tragique serait le « résultat d’un tir indirect » et qu’une enquête était en cours pour déterminer les responsables. Ces soldats se trouvaient au Congo dans le cadre de la mission de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) visant à lutter contre les groupes rebelles armés dans l’Est du pays.

Alors que les affrontements s’intensifient entre les forces gouvernementales des FARDC appuyés par les patriotes Wazalendo et les rebelles terroristes du M23 accompagnés et soutenus par l’armée rwandaise de la RDF, l’Afrique du Sud a annoncé cette semaine l’envoi d’un nouveau contingent de 2900 soldats dans l’Est du Congo afin de renforcer ses capacités opérationnelles.

Le chantage et les menaces inacceptables du Rwanda

En marge de la tenue de la 37^ème Assemblée Générale de l’Union Africaine (UA), un mini-sommet extraordinaire sur « la situation de paix et de sécurité dans l’Est de la RDC » avec la présence du Chef de l’Etat Congolais Félix Tshisekedi qui a encore une fois plaidé en faveur de la paix. Outre la RDC, cette rencontre a connu la participation de la Tanzanie, du Sud Soudan, du Rwanda, du Kenya, de l’Ouganda, de l’Afrique du Sud, du Burundi, du Malawi et de la Guinée Équatoriale.

Dans son intervention lors des travaux à huis clos du mini-sommet sur la situation sécuritaire dans son pays, le Président Félix Tshisekedi a encore une fois démontré l’implication du Rwanda dans l’entretien de l’insécurité et le pillage des richesses dans l’Est du Congo. Ce qui n’a pas empêché les participants d’encourager un retour à un dialogue constructif et réconciliateur entre la RDC et le Rwanda, ⁠la cessation immédiate des hostilités, ⁠le retrait immédiat du M23 des zones occupées et ⁠le lancement du processus de cantonnement de ce mouvement rebelle.

Et comme à chaque fois que Kigali se sent coincé par des évidences de son implication directe en RDC, c’est le moment choisi par les responsables rwandais d’agiter le chantage et le chiffon d’une menace militaire d’abord vis-à-vis des troupes de la SADC en affirmant que la force régionale n’est pas neutre dans cette crise.  Ensuite en accusant sur une présumée détermination des présidents de la RDC et du Burundi de vouloir procéder à un changement de régime au Rwanda.

Dans son long courrier au Conseil de Sécurité de l’ONU, le ministre rwandais des Affaires Etrangères Vincent Biruta exhorte cet organe à s’abstenir de fournir tout soutien logistique ou opérationnel à la SADC Force militaire qui vient renforcer les FARDC dans la lutte contre le M23. Dans ses propos insensés, Vincent Biruta prévient que cette action risque de déclencher une confrontation régionale.

A lire aussi : L’armée rwandaise utilise des missiles sol-air dans l’est de la RDC, selon un document de l’ONU https://www.afriwave.com/2024/02/13/larmee-rwandaise-utilise-des-missiles-sol-air-dans-lest-de-la-rdc-selon-un-document-de-lonu/

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi