Par : Christian Shabantu Mpenga
Au départ déjà, cette activité des taxi-motos n’a jamais été repris dans notre code de la route qui ne la prévoit pas du tout. Mais à l’instar des activités des mines artisanales, les taxis-motos se sont imposés dans un état dont la politique du transport en commun est un échec cuisant pour tous les gouvernements qui se sont succédés
A la base,
Ils fonctionnent sans documents ni permis de conduire
Ils roulent sans casque ni pour eux ni pour les personnes qu’ils transportent
Ils mettent en péril régulièrement les personnes qu’ils transportent et d’autres usagers de la route
Ils sont à la base de plusieurs accidents mortels à Kinshasa
Ils facturent comme ils veulent en fonction des embouteillages et du climats
Ils ne payent ni vignettes ni autres taxes malgré les chiffres d’affaires importants qu’ils font
Ils font la loi sur la route et il est difficile d’avoir raison et de lutter contre leur solidarité aveugle tournée vers la bêtise
Ils détruisent les biens communs à chaque mécontentement ainsi que les biens privés car ils se font justice au su et au vu de ceux qui proclament que nous vivons dans un régime d’état de droit
Ils ont récemment brûlé la voiture d’une dame qui assistait impuissant à cet acte de vandalisme au regard impuissant de la police
Bref des gens pour qui le respect des autres n’est pas une option
Faut-il pour autant interdire les taxis-motos?
La métropole de Kinshasa abrite près de 20 millions d’habitants et ceux-ci évoluent sans un mécanisme fiable de transport en commun et par conséquent, la plupart recourt à ce mode de transport. La satisfaction du service en temps et en proximité nous fait parfois oublier le risque à prendre à chaque fois qu’on emprunte ce moyen de transport
Cependant, le comportement des Wewa est à l’image de notre pays et est surtout la conséquence de notre politique basée sur la léthargie de l’Etat. Il existe À ce jour près de 500.000 motos à Kinshasa et selon une étude menée par Global’s Compass chacun transporte près de 10 personnes par jour ce qui fait qu’en moyenne environ 5 millions des kinois qui se déplacent en moto par jour, donc les bloquer aurait plus de conséquences sur notre économie qu’on ne pourrait l’imaginer.
Le plus urgent de les réglementer afin que ceux-ci se transforment en vrai partenaires de développement et soutiennent encore plus l’économie. Et ceci pourrait commencer par une identification biométrique ainsi que l’obtention des plaques d’immatriculation conditionnées à l’achat de la moto. Une action qui aura un double impact car ces derniers venant en pièces détachées ne permettent pas à l’état de recouvrer tous les droits liés à l’importation de véhicules motorisés. Mais bon, je m’adresse peut-être à une classe politique qui ne s’est pas donné la peine d’octroyer un permis de conduire à sa population depuis 5 ans et je me demande aussi comment espérer d’eux, une amélioration de la circulation routière qui tend vers la sécurité de son peuple et de ses biens.