RDC : L’Afrique pour une « masculinité positive » au sommet de Kinshasa

Plusieurs Chefs d’États africains ont fait le déplacement de Kinshasa mercredi soir pour les uns et jeudi pour les autres. Parmi eux le rwandais Paul Kagame, le togolais Faure Gnassingbé, le congolais d’en face Denis Sassou Nguesso, le ghanéen Nana Akufo-Addo, le sénégalais Macky Sall future président de l’Union Africaine et le zambien Hakainde Hichilema.

Tous sont venus participer à la Conférence des Hommes sur la Masculinité Positive, définie comme l’ensemble des caractéristiques ou comportements dépourvus des violences basées sur le genre, principalement à l’égard des femmes.

Initiée par l’Union Africaine (UA) et African Women Leaders Network (AWLN), la conférence de Kinshasa s’est tenue en mode hybride, présentiel et virtuel, le jour même de la célébration de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes et aux filles ».

Tournée sur 4 axes, ce sommet a abordé les questions des violences sexuelles, y compris en période de conflit ; du mariage et grossesse précoces, des mutilations génitales féminines et autres pratiques culturelles néfastes, et enfin de l’accès limité à la terre et aux autres ressources ainsi que la participation des femmes aux prises de décision.

Pour les participants, « la Conférence de Kinshasa marque une étape historique dans la mobilisation des sociétés africaines contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique ». Raison de l’appel du président RD congolais Félix Tshisekedi dans « l’accélération des actions d’envergure contre les violences basées sur le genre », notamment par des « actions d’envergure, innovantes en vue d’inciter tous les acteurs de la société à participer activement aux efforts visant à éradiquer » le fléau exacerbé de la violence faite aux femmes et aux filles ».

Félix Tshisekedi a du reste reconnu que son pays, la RDC ; demeure l’un des plus touchés par ce phénomène en Afrique, a ainsi déploré « L’inefficacité des politiques et programmes visant à transformer les inégalités structurelles et institutionnelles : L’Afrique considère ce fléau comme une des formes la plus flagrante de discrimination, mais aussi, comme un obstacle majeur à la réalisation des droits fondamentaux des femmes. Voilà pourquoi l’Union Africaine en a fait un de ses domaines prioritaires conformément à l’article 6 de l’objectif 17 de l’agenda » s’est-il expliqué.

« La masculinité positive » oui, celle des masculins (hommes) qui respectent des féminins (femmes). « Une masculinité qui promeut la bonne pratique (good practice) dans le traitement de la femme par l’homme. Dans un monde moderne à grande vitesse, des mises à jour et autres nouveaux concepts font partie de la routine. Et… évidemment, il faudrait s’adapter ! » commente Coco Kambala Kalenga.

Félix Tshisekedi a également de ce fait, exhorté les hommes occupant des postes de responsabilité à jouer « un rôle majeur pour influencer d’autres hommes à se mettre d’accord sur les stratégies efficientes visant à prévenir et à mettre fin aux violences basées sur le Genre ».


Tête-à-tête Kagame-Tshisekedi, une visite controversée

L’arrivée du président rwandais Paul Kagame en RDC a été commenté de diverses manières par l’opinion alors qu’il ne se déplace que trop rarement en dehors de son pays. Pour les extrêmes, « il ne fallait pas de sa présence à Kinshasa » alors que la « réal politik » démontre le contraire même au vu des relations parfois mouvementées qu’entretiennent les deux pays à leurs frontières communes.

Faisant partie des invités d’honneur de la Conférence de haut niveau des hommes sur la masculinité positive, Paul Kagame en a profité pour avoir des discussions bilatérales avec son homologue congolais Félix Tshisekedi.

« Nous avons eu des discussions concernant la coopération bilatérale. Nous avons discuté du développement, de la stabilité et de la paix dans la région, mais aussi les causes de cette insécurité » révélait Paul Kagame lors de la conférence de presse commune au Palais de la Nation de Kinshasa après un tête-à-tête avec le président Congolais Félix Tshisekedi.

Tshisekedi insistant pour sa part sur les problèmes bilatéraux concernant nos pays respectifs et « Le rôle que les hommes doivent jouer pour protéger davantage les femmes des violences faites sur elles, mais également la promotion de celles-ci dans la vie sociale. Soulignant au passage l’avance du Rwanda dans la question de la participation et du rôle de la femme dans les institutions ».

Le Rwanda est l’un des pays au monde où une majorité des femmes siègent au parlement et sont à des postes de responsabilités diverses.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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Rédaction

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