Après la tenue de la conférence du 6 mars 2021 portant sur « Le Numérique en zone rurale, leadership féminin en Afrique » en partenariat avec le Forum Ivoirien du Digital (FID), les Forums Locaux du Numérique (FLN) ont répondu à l’invitation du Centre International de Carter, vendredi 19 mars 2021. Il y était question des échanges interactifs impliquant une dizaine de femmes du village de Kafindo dans la province du Haut-Katanga sur la question de « L’impact de la technologie numérique sur les femmes rurales ».
Les discussions étaient axées sur le rôle majeur que joue les outils numériques qui permettent par le biais d’Interne, à l’instar du téléphone de communiquer avec les personnes éloignées à des kilomètres. La femme rurale peut y recourir afin de présenter ou de faire connaitre ses activités agro-pastorales, se renseigner sur les tarifs des produits ; voire même de recevoir et de payer électroniquement ses factures.
Cette nouvelle rencontre-programme fait suite à celui tenu le 6 mars 2021, avec une session sur la formation du leadership féminin à laquelle participaient environ 26 personnes réparties de 17 à 50 ans, parmi lesquelles on comptait déjà 15 hommes et 11 femmes. « Nous constatons que même dans les zones rurales comme celles urbaines, la majorité des femmes manifestent moins son intérêt à s’initier à l’informatique ; parce que certaines estiment que cela est la prérogative réservée aux hommes ».
Au cours de son intervention, Mr Dab Khibunda Ngongo, orateur principal et fondateur des FLN dans la province du Haut-Katanga a procédé à une présentation pragmatique, avec des dessins affichés aux murs présentant les photos de l’ordinateur ainsi que quelques équipements et instruments digitaux les plus courants. Ce sont les cas des ordinateurs fixes, les portables, les smartphones, les e-readers, les télévisions connectées, etc. en le définissant tout simplement comme un appareil traitant ou exploitant des informations numériques.

D’autres intervenants présents via le Web et ont dû communiquer avec les participants en les encourageant à recourir aux outils du numérique. Mme Sarah Ouédraogo, Conseillère FID/Burkina-Faso, a encouragé les femmes du milieu rural à faire usage de l’outil numérique afin de pouvoir échanger différemment du mode traditionnel comme se former, se renseigner, voyager sans se déplacer, offrir des services ou des produits.
Pour se doter du numérique, elles devront constituer un collectif et désigner une responsable de groupe. Celle-ci devrait être formée et faire preuve de diligence dans la maîtrise de ces instruments en vue de fournir via le digital les produits et services de qualité offerts par son équipe. Elle précise que le sérieux du service est un avantage.
Pour sa part, Mme Carol Shabantu, Journaliste-Marketing ; a souligné le fait que l’éducation du 21ème siècle qui passe par le numérique nécessite que même des femmes qui vivent dans des zones rurales s’initient à l’utilisation de cette technologie. « Quand on parle du leadership féminin, cela implique l’autonomisation et la responsabilisation de la femme » a-t-elle insisté.

« L’éducation constituant le fondement de toute forme de leadership, la femme rurale a donc droit à des formations appropriées et des programmes d’enseignement enrichis, qui lui permettront de gagner cette confiance en elle, à démystifier la technologie et à acquérir son indépendance pour parvenir à son autonomie financière » a-t-elle poursuivi. Elle a conclu en martelant qu’en « acceptant l’innovation, c’est atteindre son propre succès de développement qui changera tout son environnement ».
Et enfin, Madame Tanya Mulamba, Conseillère sociale FLN ; s’est interrogé sur le fait que si « une partie des femmes des zones urbaines (villes) ne bénéficient pas de services sociaux fondamentaux tels que l’éducation, que dirions-nous pour celles des zones rurales ? ». La raison de son invitation à toutes « les femmes rurales, ces combattantes ; celles qui alimentent les villes entières à travers leurs produits agro-pastoraux de se placer en hauteur pour la formation aux numériques ».

Un constat pourtant, le numérique éprouve un ralentissement considérable dans les zones rurales dû notamment au manque de moyens financiers des habitants pour obtenir les outils, à la pénurie en électricité, à l’absence des instructeurs ; au défaut de liaison des opérateurs de télécommunications etc. Ainsi le FLM, pour assurer le fonctionnement des activités dans les villages équipés des machines à charger, a été obligé de se contenter de panneaux à énergie solaire.
Dans le cadre de la formation du numérique, 3 participants ont été retenus pour apprentissage en informatique, dans le but de les former afin qu’ils deviennent des ambassadeurs des FLN et qu’à leur tour ; ils forment les autres à l’usage du numérique. Les prix leur seront remis au mois d’octobre prochain lors de la 2ème célébration des FLN, y compris l’école du village qui a accueilli FLN qui sera récompensée.
L’agenda sur les actions du Forum Local du Numérique reste chargé avec des activités chaque mois, dans le cadre de sensibilisation du numérique au village Kafindo. Les FLN/RDC participera si pas en présentiel/en ligne, au mois de Septembre prochain, a un évènement initié par le Forum Ivoirien du Digital, qui est une organisation menée de mains de maîtres par des experts en informatique regroupés sur le continent africain
Pour rappel, Les Forums locaux du Numérique sont une structure qui a pour principal objectif « étendre la culture du numérique à toutes les couches de la société ». Créées à Lubumbashi en 2019 sur l’initiative de Dab Khibunda, les FLN ont à leur actif plusieurs réalisations avec des rencontres dans les universités, au milieu des jeunes entrepreneurs, des ONG, des centres d’accueil pour enfants en rupture de famille, etc.

Les rapports de l’activité du 6 Mars 2021 peuvent être consultés via les liens suivants : https://www.youtube.com/playlist?list=PLDz0d2ZGSI0bkQKlKnZEM9OjS2sbE-WIA
http://fidci.com/related-activities
Carol Shabantu