Alors que l’insécurité récurrente a depuis érigé son sanctuaire à l’Est du pays, la violence s’invite à chaque occasion comme en témoigne la manifestation de colère des habitants en majorité des jeunes de la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu de ce dimanche 03 mars 2019.
En effet, sept personnes tuées dont un militaire FARDC ; un autre soldat blessé et un civil enlevé ont été comptabilisés au cours de la macabre nuit de samedi à ce dimanche dans le quartier de Ndosho. Forfait des hommes armés non autrement identifiés mais qu’on dit « parler le kinyarwanda » et qui seraient venus des environs du Parc de Virunga voisin du quartier selon des sources.
Bilan macabre confirmé par les autorités : « On vient de procéder à la levée des corps de cinq civils et un militaire tués lors d’une fusillade survenue dans la nuit de samedi à dimanche à Goma », a déclaré à l’AFP Claver Kahasa, substitut du procureur de la ville. « Les bandits armés sont entrés à Goma vers le quartier Ndosho, ils ont endeuillé la ville en tuant 5 civils par balle, La population en colère manifeste, il y a une forte tension », expliquait de son côté à la même AFP Timothée Muissa Kiesse, maire de la ville.
Las de cette violence sans fin et en colère contre les autorités selon les slogans entendus, la population a dénoncé cette insécurité quotidienne à travers une marche de colère spontanée dans la ville en érigeant des barricades faites des monticules des pierres volcaniques sur la chaussée. Cela s’est passé sur l’artère principale qui mène à Ndosho, quartier de l’ouest de la ville sur la route de Bukavu ; capitale de la province voisine du Sud-Kivu qui a été fermée à la circulation.
Avec 14 personnes tuées au cours du mois de février dernier, c’est un total de 25 personnes au moins qui ont été tuées à Goma par des hommes armés non identifiés depuis le début de l’année. Le désespoir et la désolation grandissant ainsi de jour en jour au sein d’une population abandonnée à son propre sort.
Raison de la colère de la Société civile et des nouveaux élus de cette province vis-à-vis des autorités. Pour Marrion Ngavho, responsable de la société civile, ce sont des « ennemis de la paix qui sont venus tuer à Goma. Cinq civils tués, trop c’est trop. Si les autorités ne sont pas en mesure de nous sécuriser, qu’elles démissionnent ».
De son côté, Jean-Paul Lumbulumbu qui dirigeait le groupe de onze députés provinciaux nouvellement élus qui échangé avec les autorités policière, militaire et administrative sur la recrudescence de l’insécurité dans cette ville ; estimait que « C’est inadmissible qu’on continue à tuer les gens comme ça à Goma ».
Considérée comme un repaire des milices et groupes armés de tous genres, la province du Nord-Kivu comme le reste de l’Est du pays est en proie à l’insécurité depuis plus de deux décennies.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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