URGENT : Violences contre l’exclusion au vote à Beni, Goma et Butembo dans le Nord-Kivu

C’est une violence soudaine qui se déroule depuis le début de la journée dans la ville de Beni en province du Nord-Kivu à la suite de la décision incomprise de la CENI d’y reporter les élections générales prévues le 30 décembre 2018 à mars 2019.

De Goma à Beni en passant par Butembo, la colère de la population gronde avec les jeunes en tête de la protestation.  Selon notre correspondant dans la région, les manifestants s’insurgent contre ce qu’ils considèrent comme étant « le vol de leur vote » par la CENI en complicité avec le pouvoir.

Des barricades érigées, des pneus brûlés sur la chaussée et des propos hostiles à l’endroit de la centrale nationale des élections et du pouvoir en place ont été vus et entendus. Déjà, des femmes avaient protestées contre ledit report à Butembo au lieu-dit Rond-point.

La répression était aussi au rendez-vous avec les éléments de la police nationale (PNC) appuyés par ceux des militaires des forces armées (FARDC) qui ne font pas que dans le détail en tirant carrément à balles réelles, faisant des nombreux blessés graves parmi les civils.

L’armée retire nuitamment les machines à voter de Beni

Concomitamment aux violences de ce matin, on apprend que l’armée a procédé au retrait nuitamment des machines à voter des centres de vote à Beni depuis le lundi 26 décembre 2018. La même opération s’étant  déroulée à Lubumbashi où un lot de 900 machines à voter a été retiré après Mbuji-Mayi, Tshikapa et Bandundu.  

Dans la même opinion, l’on se demande sur le comment expliquer que « des candidats soient venus mener campagne dans la région sans qu’il y ait le moindre souci et que subitement on interdise de voter parce qu’il y aurait un danger? Qui plus est, cela fait des années que l’on vit dans la peur, que les massacres se succèdent. Où étaient nos militaires, si vaillants lorsqu’il s’agit de venir rechercher des machines à voter en pleine nuit, lorsque les rebelles menaient leurs massacres ? ».

A quoi rime tout ceci et à quel jeu se livre la CENI s’interroge finalement la population déjà au bout de ses nerfs ?

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi