RDC-PRÉSIDENTIELLE 2018 : Le choix de Fayulu Candidat Commun de l’Opposition contesté par les bases de l’UDPS et de l’UNC !

La désignation de Martin Fayulu Madidi comme candidat commun de l’opposition intervenu hier soir depuis Genève ne fait pas que des heureux partout. Si du côté des militants de son petit parti politique de l’Ecidé (Engagement Citoyen pour le Développement) c’est l’euphorie, par contre la colère gronde au sein des bases de l’UDPS de Tshisekedi et l’UNC de Kamerhe qui récusent le candidat choisi et se disent ne pas être concernées par ce choix.

Alors qu’il ne faisait pas partie des favoris vu la taille de parti politique et son implantation à travers le pays, Martin Fayulu candidat de la Dynamique de l’opposition ; qui avait pourtant un léger retard face à Félix Tshisekedi de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et Vital Kamerhe de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) s’est vu plébiscité. Le système d’un vote à deux tours lui étant finalement favorable le dimanche 11 novembre 2018.

Les réactions ne se sont pas fait attendre depuis hier soir dans les états-majors des deux autres partis politiques malgré l’acquiescement des responsables. Du côté de l’UDPS, Félix Tshisekedi a semblé s’incliner devant ce choix qu’il promet de soutenir : « « Je suis démocrate avant tout, je m’incline. Je sais que ça va être très dur pour la base de l’UDPS, mais nous avons accepté ce jeu de la désignation du candidat commun, nous devons le jouer jusqu’au bout. C’est important que l’opposition ait un candidat commun. C’était important, tout le monde le sait, tactiquement c’était la meilleure chose à faire. Maintenant, nous l’avons fait, nous espérons que ces élections auront lieu et que nous réussirons à les gagner. En tout cas nous ferons tout pour ».

À l’UNC, c’est le Secrétaire Général, Jean Baudouin Mayo Mambeke qui s’est exprimé à la place de son président Vital Kamerhe aussi présent à Genève. Avec promesse de soutenir Fayulu, il souligne que pour la première fois, l’opposition a accepté de se soumettre à cet exercice pour arriver à son unité : « C’est la candidature commune de l’opposition. C’est comme ça qu’on l’a présentée. Et nous, nous sommes de l’opposition. C’est pour maximiser nos chances de victoire en tant qu’opposition. A la vérité dans notre pays, c’était du partisme qui ne disait pas son nom depuis longtemps. Mais il y a toujours eu deux camps politiques qui se battaient sur le terrain : d’un côté, il y a les candidats du FCC (Front commun pour le Congo), de l’autre, les candidats de l’opposition ».

Pour le MLC de Jean-Pierre Bemba, c’est aussi la Secrétaire Générale Eve Bazaiba Masudi qui a pris la parole dans le même sens de soutient à Fayulu tout en soulignant que  l’opposition a tiré les leçons de ses erreurs du passé : « C’est le sens des responsabilités. On ne peut pas faire commettre des bêtises plusieurs fois, on a commis des bêtises. En 2006, il n’y a pas eu l’unité de l’opposition ; en 2011, il n’y a pas eu l’unité de l’opposition… On ne peut pas le faire trois fois, n’est-ce pas ? C’est le sens des responsabilités et aussi la pression interne ! En tout cas, coup de chapeau au peuple congolais, il y a eu une forte pression ».

Lire aussi : RDC-PRÉSIDENTIELLE 2018 : Martin Fayulu Madidi, Candidat Commun de l’Opposition à l‘issue des Laborieuses Négociations de Genève https://www.afriwave.com/2018/11/11/rdc-presidentielle-2018-martin-fayulu-madidi-candidat-commun-de-lopposition-a-issue-des-laborieuses-negociations-de-geneve/

Un mode de désignation biaisé

Selon nos informations, le mode de désignation opté entre les 7 chefs de l’opposition pour déterminer leur candidat commun était au départ biaisé. Chose qu’Alan Doss de la fondation Kofi Annan n’a pas compris lorsqu’on connait comment fonctionne le Congo et ses peuples, politiques soient-ils avec ce petit côté penchant tribal.

Les sept votants devraient inscrire dans un bulletin secret le nom du candidat préféré ainsi que son nom propre s’il le voulait pour les quatre prétendants demeurés dans la course. Or mathématiquement avec la présence des trois personnes (Adolphe Muzito, Freddy Matungulu et Martin Fayulu Madidi) issues du même territoire régional, à savoir le Kwilu dans l’ancienne province de Bandundu ; les candidats Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe qui avaient le plus des chances partaient défavorisés et c’est ce qui est arrivé.

A cela, il faut ajouter le jeu politique toujours pas clair de Jean-Pierre Bemba du MLC et Moïse Katumbi d’Ensemble pour le Changement qui semble-t-il n’auraient pas du tout apprécié la prise de position de l’UDPS la semaine dernière en ne participant pas à la marche de l’opposition contre la machine à votre. Mais aussi et surtout la prise de position du même parti d’aller aux élections avec ou sans la machine à voter.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi