home Politique, RD Congo, Société Parlement Congolais : She Okitundu, les passeport semi-biométriques et la parodie de démocratie

Parlement Congolais : She Okitundu, les passeport semi-biométriques et la parodie de démocratie

C’est une parodie de démocratie consacré qui se joue depuis 2006 au Palais du Peuple de Lingwala, siège du parlement congolais. Hors mandat comme toutes les autres institutions de la République, la chambre basse se la joue à la « caisse de résonnance » du parti majoritaire le PPRD. Rappelant la sombre époque du MPR parti-Etat et son Conseil Législatif, c’est plus « une chambre d’enregistrement » qu’un parlement censé faire et voter les lois du pays.

La dernière aventure en date est le rejet cet après-midi de la « motion de défiance » à l’encontre du Vice-premier ministre, ministre des Affaires Etrangères et de l’Intégration régionale Léonard She Okitundu. La séance plénière devant débattre de « l’affaire de l’invalidation des passeports semi-biométrique » a tourné court par une motion dite « incidentielle » du député PPRD Fidèle Likinda sauvé encore une fois la tête du ministre.

Pour le député de la majorité présidentielle, cette motion de l’opposition est « sans objet », les points évoqués pouvant être débattus avec des instances concernées. Car pour lui la motion de Juvénal Munubo, « mal orientée en tant que matière transversale, son contenu ayant été vidé il y a deux semaines par l‘arrêté interministériel fixant les mesures d’allègement de cette décision gouvernementale d’invalidation des passeports fondée officiellement sur des raisons purement sécuritaires ».

Après l’interpellation de She Okitundu devant le parlement en date du 6 octobre 2017, le député UNC Juvénal Munubo avait déposé le 9 octobre 2017 au Bureau de l’Assemblée nationale une motion de défiance contre le chef de la diplomatie congolaise. Raison évoquée, « une protestation contre la décision portant invalidation des passeports semi-biométriques d’ici au 14 janvier 2018 ». Au total, 51 députés, exclusivement de l’opposition, avaient signé ladite motion de censure.

Un comportement délictueux ?

L’utilisation de la motion incidentielle par la majorité présidentielle n’en est pas à sa première depuis le début de cette année 2017 qui touche à sa fin. La question qui se pose est celle de savoir si cette méthode consacre-t-elle une démarche politicienne ou une réelle quête de démocratie ? Surtout qu’il est suspecté une campagne de « corruption » à chaque fois qu’un débat es programmé au sein de l’assemblée.

De son côté, réagissant après le rejet de sa motion par la plénière, le député UNC Juvénal Munubo Mubi a déclaré que pour lui, « Le collègue Aubin Minaku se comporte plus comme Secrétaire Général de la Majorité Présidentielle plutôt que d’être le Président du Bureau censé être Eglise au milieu du village, la peur d’aller au vote est une preuve que la Majorité parlementaire est factice. Elle n’a plus de racines solides au sein de l’Assemblée nationale, l’attitude de la Majorité tend à accréditer la thèse de Reuters qu’il existe réellement une mafia d’argent entretenue à partir de délivrance de passeports, tôt ou tard ; l’alternance arrivera et le peuple sanctionnera les dignitaires du régime actuel avec exemplarité ».

Pour rappel, dans un décret signé il y a deux semaines ; avait allégé la question du nouveau passeport. Au travers d’un arrêté, le prix du nouveau passeport biométrique a été fixé à 185 $ à 100 $ pour tous les passeports semi-biométriques. L’arrêté ministériel rappelant tout de même qu’à dater du 15 janvier 2018, les passeports semi-biométrique n’auront plus cours légal malgré leur délai de validité de 5 ans.

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