Evasions multiples dans les cachots et prisons : Thambwe Mwamba reconnait des erreurs et promet des sanctions

A l’issue d’une visite de la prison centrale de Makala du jeudi 18 mai, et comme si de rien ne s’était passé ; le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Alexis Thambwe Mwamba invité pour une séance d’explication (apprécier le terme et non convoqué) vendredi 19 mai 2017 au parlement. Et pour cause, l’affaire des multiples évasions dans les cachots et prisons du pays dans laquelle il reconnait avec une légèreté pour le moins déconcertante : oui, il y a eu des erreurs et des défaillances des services [de l’Etat] commis à la sécurisation et à la gestion des prisons du pays à l’instar de Makala comme Kasangulu.

Chose plus que curieuse, en lieu et place de parler de sa responsabilité en tant que ministre, Thambwe Mwamba promet plutôt des sanctions au niveau élevé de responsabilité à l’issue de ce qu’il a qualifié d’une commission d’enquête censée élucider les circonstances de ces deux évènements. Alors que tout reste flou, il a néanmoins donné un début de bilan humain en reconnaissant une dizaine des morts dont trois gardes là où des rumeurs annoncent plus de 300 morts.

S’abstenant de donner le nombre de fugitifs de Makala alors que les députés le pressaient de le faire. Selon un document interne en circulation, c’est une comptabilité singulière : le 16 mai 2017 : 8075 prisonniers, 18 mai 2017 : 3884 prisonniers ; observation : 4191 prisonniers en différence. Une situation qui indique donc que plus de la moitié des détenus recensés avant l’attaque se trouve dans la nature malgré quelques reprises.

Situation à Makala avant et après le jour de la grande évasion

Comme une loi de séries, 14 prévenus se sont fait la belle le vendredi 19 mai 2017 dans la matinée du cachot de la police nationale à Kalemie dans la nouvelle province du Tanganyika. Ces personnes dont les dossiers étaient en cours d’instruction attendaient d’être transférés à la prison centrale de la ville. Ils auraient réussi à tromper la vigilance de leur gardien en le bousculant violemment par terre après une ruse d’évacuation des déchets accumulés dans la cellule.