Le mouvement citoyen de La LUCHA célèbre ses cinq ans d’existence

Florilèges des petites phrases aussi importantes les unes que les autres en ce lundi 1er mai 2017 pour l’une des organisations les plus en vue du pays, le mouvement citoyen non-partisan de La Lutte pour le Changement (LUCHA). Et pour cause, La LUCHA souffle en ce jour sur ses cinq bougies depuis sa naissance en mai 2012 avec un choix de lutte non-violente pour le changement et l’avènement d’un Congo nouveau.

Pour Fred Bauma, l’un des fondateur de La LUCHA  et les militants réunis dans la salle du parlement d’enfants à Goma (Nord-Kivu), ville de sa naissance de leur mouvement :Nous sommes une génération qui réfléchit différemment et qui a décidé de se prendre en charge et d’accepter de payer le prix. Nous sommes en réalité victimes d’une grande répression. Notre idéal dans les cinq ou dix prochaines années, c’est d’arriver à créer partout dans le pays des citoyens qui sont capables de faire pression sur leurs dirigeants en tout temps et sur toutes les questions, afin que ceux-ci se sentent réellement redevables.

La quarantaine des militants  réunis ont insisté sur le fait que le gouvernement devrait dans les années à venir mettre en œuvre d’une politique d’emploi efficace au profit de ses citoyens en chômage. Raison de la sensibilisation par La LUCHA auprès des habitants sur l’entrepreneuriat et la lutte contre le  chômage. Dans les actions précises, la campagne Kazi Sasa (du travail maintenant  en swahili) pour que les chômeurs contribuent tant soit peu au développement du pays.

Si pour l’année 2016, l’objectif se concentrait sur la 1ère alternance démocratique au somment de l’Etat en raison de la fin du 2ème et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila, celle 2017 sera pour une lutte dans l’amélioration des conditions sociales des Congolais : Et pour cette année 2017, l’accent a été mis sur les revendications sociales. La raison est que l’impasse politique créée par la mouvance au pouvoir a comme conséquence, entre autres, la dégringolade de l’économie de notre pays et l’aggravation de l’insécurité. La monnaie nationale a perdu plus de 50% de sa valeur devant la devise américaine avec un terrible effet sur le pouvoir d’achat déjà délétère des Congolais peut-on lire dans un communiqué rendu public à l’occasion de cet anniversaire.

Tout en rendant le pouvoir en place responsable dans la crise économique et sociale qui secoue le pays, La LUCHA affirme ne pas oublier la finalité de son combat : l’alternance politique démocratique. Le mouvement déclare que rien ne pourra l’ébranler car rien ne peut s’obtenir sans la lutte. En cinq ans d’existence, la graine de la révolte citoyenne répandue a germé que le mouvement comptabilise aujourd’hui 19 sections dans le pays et sur trois continents (Afrique, Amériques et Europe). De Goma ville de naissance à Matadi la dernière-née, il faut passer par Beni, Bunia, Fizi, Kananga, Kinshasa, Johannesbourg, Boston ou Bruxelles pour voir les jeunes enfin dressés sur tous les fronts, bravant la peur et montrer une autre voie pour la revendication.

Autres pistes de son combat en 2017, La LUCHA insiste sur les questions de la sécurité (Est du pays et centre du pays dans les Kasaï) et la justice sociale (corruption, eau, électricité, emploi) sans oublier l’organisation des élections ; la seule issue pour l’alternance. Pour cela, invite-t-elle l’ensemble de la jeunesse et de la diaspora à s’engager dans la lutte pour aboutir au changement.

Des actions concrètes

Nonobstant les multiples arrestations, condamnations et autres emprisonnements de ses militants, La LUCHA veut continuer dans ses actions concrètes. Les plus retentissantes demeurent les sit-in citoyen de revendication et les travaux d’intérêts publics comme la lutte contre l’insalubrité dans les villes du pays. La dernière action en date fut la marche pacifique interdite du 27 avril 2017 à Kinshasa qui avait pour objectif d’interpeler les gouvernements national et provincial sur l’insalubrité devenue particulièrement insupportable dans la capitale-province du pays. Depuis 4 jours déjà, l’opération enlèvement des immondices est organisée par l’Hôtel de ville de Kinshasa suite à leur pression, mais pour combien de temps s’interroge le mouvement citoyen ?

Même si rien n’est gagné à l’avance loin s’en faut, pour les jeunes de La LUCHA il y a de quoi être encouragés pour ceux qui sont déjà dans la Lutte citoyenne. Mais aussi et surtout pour ceux qui doutent encore que le changement soit possible.

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Rédaction

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