Joseph Kabila réitère son soutien à la CENCO de poursuivre sa mission de bons offices entre la Majorité et l’Opposition pour trouver un consensus national

«Nous avons été reçus par le Président de la République. Il a été question de lui présenter, de lui donner des nouvelles, des informations nécessaires et le rapport sur la mission de bons offices que nous accomplissons déjà depuis la fin du mois d’octobre jusqu’à ce jour. Fortement encouragés par le président de la République, on va poursuivre la médiation pour une solution consensuelle. Après les échanges que nous avons eus avec l’opposition et la majorité présidentielle, je crois que les idées sont bonnes et les engagements sont pratiquement fermes à aller de l’avant pour trouver une solution consensuelle et conjointe pour sortir le pays de cette crise que nous connaissons». Ces propos sont ceux de Mgr Marcel Utembi, Archevêque de Kisangani et Président de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) à la sortie de l’audience accordée à sa délégation par Joseph Kabila le lundi 5 décembre 2016.

Cette rencontre qui a eu lieu au Palais de la Nation de Kinshasa en présence d’Aubin Minaku, président du Parlement et SG de la Majorité présidentielle intervient deux jours après la déclaration alarmante de la Cenco du vendredi 2 décembre 2016 qui disait craindre que le pays ne sombre dans une situation incontrôlable en l’absence d’un compromis politique avant la fin du mandat du président Kabila le 19 décembre 2016 qui marque la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président en exercice ( lire notre article RDC et Crise politique : la CENCO en appelle à la Responsabilité et à la bonne volonté des Acteurs politiques et se dit toujours disponible dans sa mission de bons offices…un nouveau mini-dialogue politique nécessaire… https://www.afriwave.com/?p=1432 ).

Le même weekend, la Majorité présidentielle se fendait dans un communiqué constatant l’échec de la médiation catholique dans la recherche d’un compromis avec l’opposition radicale du Rassemblement comme pour désavouer la mission de l’église catholique. Ce que vient de contredire Joseph Kabila en personne en encourageant l’église catholique de poursuivre sa mission de bons offices alors que la tension demeure plus que tendue dans le pays.

Selon le communiqué de la présidence signé Néhémie Mwilanya, son Directeur de Cabinet;  Joseph Kabila aura profité de cette audience pour demander aux parties et organisations qui prônent la violence de lancer un appel à l’apaisement. A bien y comprendre, ce message présidentiel s’adresse principalement à l’opposition du Rassemblement et au Front pour le respect de la Constitution (FRC) autour du MLC et Alliées non-signataires de l’Accord politique du 18 octobre 2016.

Pour un observateur attentif de la situation politique à Kinshasa, l’option de Joseph Kabila pour la poursuite de la médiation va dans le sens du discernement, de la sagesse et du réalisme; pourvu qu’il soit pour une fois sincère et non par calcul politicien pour piéger encore une fois l’opposition. Le président devra aussi se mettre au-dessus de la mêlée pour ne plus écouter que sa famille politique. Car  l’affrontement politique, populaire, civile au-delà du 19/12/2016 ne peut en aucune manière lui permettre de sortir dignement, à date ou à court terme, par la grande porte à l’instar d’autres de ses pairs et aînés africains du Niger, Sénégal, Ghana, Botswana, Malawi, de Tanzanie, Gambie, Zambie etc.

Les jours à venir sont donc cruciaux, et ce bien avant le 19 décembre 2016.