Edem Kodjo persiste et signe : le dialogue politique s’ouvrira dès la semaine prochaine

Risque de blocage continuel. Le facilitateur désigné de l’Union Africaine dans le dialogue politique inclusif en RD Congo, le togolais Edem Kodjo continue ses consultations à Kinshasa. Dans son communique du 19 aout 2016 après la mesure du ministre de la Justice concernant la libération des certaines personnes incarcérées depuis des mois en guise de décrispation politique, il se félicite  des hautes autorités congolaises et leur adresses ses vifs remerciements pour ce geste… Et dans la foulée, il annonce même le début des travaux pour la semaine prochaine. Pourtant, le risque d’un blocage continuel plane toujours sur le forum.

Du geste du gouvernement, que des maladresses qu’on feint d’ignorer car la décision elle-même étant prise dans la précipitation sans aucune vérification au préalable. Le cas le plus flagrant étant celui de ce jeune rappeur plus que virulent vis-à-vis du pouvoir Junior Mapeki N’Labu dit Radek Suprême. Incarcéré 210 jours dans le cachot de l’Agence National des Renseignements (ANR) du 19 mai au 14 décembre 2015, il fut libéré sans aucune inculpation ni procès. Curieusement son identité mal orthographiée en Mapeka N’Landu au lieu de Mapeki N’Labu de son vrai nom se trouve sur la liste des personnes libérables alors qu’il est dehors depuis 9 mois et qu’il ait même porté plainte contre certains responsables sécuritaires du pays. Ce qui lui fait dire que le gouvernement a libéré des fantômes a la place des vrais prisonniers.

La question qui se pose est celle de savoir comment le gouvernement et le facilitateur désigné  ne peuvent se rendre compte d’un tel mépris ? Surtout lorsqu’il s’agit d’une question aussi cruciale que celle concernant l’accompagnement sur l’avenir de tout un pays. En s’affichant en conférence de presse avec le ministre de la Justice congolais, une des parties prenante dans le dialogue comme lors de la publication de l’ordonnance portant mesure de grâce présidentielle d’il y a un mois; Edem Kodjo ne serait-il pas en train de reproduire les mêmes erreurs que lorsqu’il fut désigné médiateur dans le conflit burundais dont on se rappelle son échec ?