home Politique, RD Congo, Société Marche programmée des chrétiens du 31 décembre 2017 : Kimbuta n’autorise pas, Minaku parle d’un « coup d’Etat »

Marche programmée des chrétiens du 31 décembre 2017 : Kimbuta n’autorise pas, Minaku parle d’un « coup d’Etat »

Comme il fallait s’y attendre, la marche pacifique initiée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) des chrétiens catholiques sur l’étendue du pays et particulièrement à Kinshasa n’a pas obtenu l’assentiment de l’oligarchie du régime. Une vidéo préenregistrée du gouverneur PPRD de la ville-capitale et province Kinshasa André Kimbuta et une intervention dans les journaux télévisés des chaines acquises au pouvoir d’Aubin Minaku Ndjala Ndjoku, président PPRD de l’assemblée nationale et SG de la Majorité Présidentielle sont venu confirmer le refus ; mieux la peur du pouvoir de ce qui pourra se passer demain dimanche 31 décembre 2017.

Si Kimbuta fait part de ses « regrets » du fait d’une « supposée manipulation des politiques » pour instrumentaliser les chrétiens, Minaku de son côté parle catégoriquement d’un « coup d’Etat » pour renverser le président établi dans ses fonctions par la loi fondamentale (Constitution) jusqu’à l’élection de son successeur.

Dans son bref message aux Kinois en lingala, André Kimbuta commence par d’abord regretter le manque de précision du courrier lui adressé par les organisateurs notamment l’absence de l’itinéraire du début et le point de chute de la manifestation. De son côté, il se dit dans l’impossibilité de sécuriser des manifestations pouvant démarrer de près de 240 paroisses catholiques de sa ville pour lesquelles il faudra au moins 1000 policiers pour encadrer les manifestants ; soit un total de 240.000 policiers explique-t-il.  Et Fort de ce constat, Kimbuta affirme être dans l’impossibilité de prendre acte de la manifestation et ne l’autorise pas.

A vouloir faire et se faire peur, cette exagération dans le chef du n° 1 de la ville tout comme du président de l’Assemblée nationale révèle bien la panique qui s’est emparé du camp du pouvoir qui malgré ses « services » ne sait par où commencer pour contraindre les manifestations comme il y était parvenu face à celles de l’opposition depuis septembre 2016.

Enfin, le gouverneur déplore le fait que dans la correspondance lui adressée, en dehors de trois signataires ; ni adresse ni numéro de téléphone n’y sont mentionnés pour lui permettre d’entrer en contact avec eux. Dans une pointe d’ironie et accusant les politiciens (opposants) de s’être « emmêlés » de l’initiative des chrétiens, Kimbuta en appelle enfin aux Kinois d’écouter la voix de la raison et de rester chez eux à la maison pour finir en beauté l’année qui se termine avec tous ses souhaits de bonheur.

Quelle sera la réaction du Comité Laïc de Coordination lorsqu’on se rappelle que l’unique manifestation organisée dans Kinshasa le 16 février 1992 s’était terminée dans une tuerie sauvage par les forces du régime Mobutu appuyé par les mercenaires angolais de Savimbi. Allons-nous vers une logique de confrontation pour le dernier jour de l’année ou la peur a-t-elle changé de camp ?

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