home RD Congo, Société RDC : Crash d’avion militaire de la N’Sele, quid du témoignage trouble d’un convoyeur rescapé

RDC : Crash d’avion militaire de la N’Sele, quid du témoignage trouble d’un convoyeur rescapé

C’est un témoignage anonyme d’un présumé rescapé qui vient jeter un réel trouble dans le crash du vieil Antonov militaire An-12B du samedi 30 septembre 2017 à N’Sele, banlieue-Est de Kinshasa. Construit en 1965 et immatriculé EX-001 au Kirghizistan, que s’est-il passé à bord de cet avion avant sa chute et pourquoi cela en est-il advenu ?

Cette déclaration crée une suspicion légitime sur cet accident dont la cause exacte demeure inconnue jusqu’à ce jour. L’aéronef affrété par la force aérienne congolaise a fait plusieurs victimes en dehors de son équipage russe et non ukrainien comme annoncé.

Cette personne qui a témoigné dans le média en ligne Scoop, un site considéré comme digne de confiance ; contredit ainsi les dires et le bilan du pouvoir faisant état simplement d’une douzaine des personnes à bord et qui avaient toutes péri. Selon la première version fournie par le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, « l’appareil se rendait à Bunia, en Ituri, avec un équipage composé de trois Ukrainiens. Cinq militaires congolais étaient également à bord. Ces derniers convoyaient des marchandises dont la nature et la quantité n’ont pas été déterminées ; au total le bilan est de 8 morts ».

Pour ce témoin, outre la cargaison de deux véhicules, des armes et diverses munitions embarquées, un contingent de trente militaires se trouvait également à bord dans l’avion qui se rendait dans la province du Sud-Kivu. Le rôle lui assigné étant d’embarquer et de débarquer le matériel militaire mais aussi et surtout de rejoindre les troupes engagées dans les combats contre les miliciens Maï-Maï Yakutumba à Uvira.

Celui qui se dit militaire et qui se trouvait à bord, l’avion qui s’est craché juste quelques minutes après son décollage, la tour de contrôle ayant perdu le contact avec l’Antonov après qu’il ait quitté l’aéroport militaire de N’Dolo de Kinshasa ; avait un comportement bizarroïde dont « un décollage difficile, un bruit de plus en plus assourdissant dans la carlingue » avant qu’il ne heurte une maison inhabitée dans le parc de la Nsele.

Tombant sans qu’il dégage de la fumée selon un autre témoins, l’avion s’est cassé en deux avant de s’embraser ; le militaire rescapé ayant juste eu le temps de s’en extraire et de se débarrasser de sa tenue grâce aux premiers badauds accourus sur le lieu dont un cultivateur trouvé dans les champs.

Que veut cacher le régime ?

A qui appartenait cet avion, à était destiné sa cargaison et quelles sont les vraies raisons de son crash même si la piste d’une surcharge paraît être plausible. Selon les riverains du lieu de crash, ce sont des éléments de la garde républicaine de Joseph Kabila qui ont été les premiers à se déployer sur place. Et ce, en lieu et place de la police judiciaire et d’un magistrat du Parquet ou de l’auditorat militaire censés faire les premiers constats.

Surtout lorsque l’on sait qu’en RDC, Joseph Kabila s’est arrogé – sans aucun texte légal ; la « compétence exclusive » sur les questions touchant à l’armée, la police et les services de renseignements. Ces grands corps de l’Etat échappant ainsi à tout contrôle démocratique. Cet accident qui n’est pas le premier d’avions militaires relance en même temps le débat sur ces cercueils volants d’un autre âge.

Pour des témoins, l’avion qui semblait en perdition manœuvrer pour regagner son point de départ qu’il n’atteindra jamais jusqu’au moment où survient le tragique accident aux environs de la N’Sele, une citée périphérique située à une soixantaine de kilomètres de la capitale. En dehors de son équipage et des convoyeurs, combien d’autres personnes étaient à bord, surtout lorsque l’on sait que pareilles occasions sont saisies par des proches du régime pour faire voyager des proches et des biens

 

En rappel, on cite au moins trois autres accidents de ce type dans le pays depuis 2000 :  un Iliouchine 76 a perdu sa porte ventrale en plein vol le 8 mai 2003 entre Kinshasa et Lubumbashi, faisant environ 200 morts. Un autre Antonov ayant raté son décollage du même aéroport de N’Dolo pour cause de surcharge et s’était écrasé sur le marché Somba Zigida faisant près de 350 morts.  « Si l’avion du dernier crash de septembre 2017 avait eu une avarie moteur mais qu’il n’avait pas été surchargé, il aurait pu faire demi-tour sur un moteur. Par contre, avec une surcharge, l’avion devient vite incontrôlable, c’est ce qui a dû se produire », estime un spécialiste.

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