Même si le bilan restera mitigé, la journée d’appel à mobilisation pour une grande manifestation pacifique de ce 31 juillet 2017 à travers le pays du vrai et unique mouvement citoyen de La LUCHA (Lutte pour le Changement) aura permis de jauger les forces en présence. Si du côté du régime, on a une fois de plus montré ses muscles au travers de l’armée et de la police, les jeunes auront réussi un coup : celui de faire sortir de son bois le pouvoir et son gouvernement dit de l’opposition. Pour les observateurs avertis, cette journée restera comme celle de « La LUCHA finale contre un système qui a révélé ses limites et dont la fin est pour plus proche qu’on le croit ».
Plusieurs autres collectifs, mouvements citoyens, partis politiques de l’opposition sans oublier des personnalités du pays comme de la diaspora s’étaient joint à cette initiative. Au travers de cette marche pacifique, ils voulaient revendiquer leur droit aux élections et exiger en même temps le départ de Kabila pour la fin de l’année. Cette manifestation visait également à rappeler à la CENI son obligation de rendre public le calendrier électoral tel que convenu dans l’Accord politique de la Saint Sylvestre 2016 entre la majorité au pouvoir et son opposition pour la tenue des élections en fin d’année 2017.
De Kindu à Mbandaka, en passant par Kananga et Kolwezi, Matadi et Oicha, Uvira et Ituri ; des manifestations ont été observées. Mais comme il fallait s’y attendre, c’est la répression qui était au rendez-vous avec arrestations et dispersions des manifestants. Si certains coins du pays sont restés calme, les points chauds sont toujours les mêmes : Kinshasa la capitale province, Lubumbashi dans le Haut-Katanga et surtout l’Est du pays avec les provinces du Nord et Sud Kivu ; berceau de La LUCHA.
Et aussi comme le 30 juin dernier où toutes manifestations de célébration de l’indépendance avaient été interdites à travers le pays, les correspondants et reporters de www.afriwve.com avaient au péril de leur vie ; réalisé un travail magnifique. Ils reviennent à la charge aujourd’hui pour faire vivre à nos lecteurs une journée pas comme les autres de Kinshasa dans le profond pays, images et sons dans certains cas à l’appui. MERCI à eux tous et toutes pour ce combat de l’INFORMATION sans censure.
KINSHASA
Malgré l’imposant dispositif de sécurité monté par l’armée et la police nationales, les manifestants se sont rencontrés au point du rassemblement principal dès 8h00’ du matin sise Boulevard Triomphal en face du stade des Martyrs avant que la marche ne se lance vers le Rond-point Huilerie en direction de la CENI.
Pendant ce temps, dans la commune de Lingwala ; 10 à 15 personnes se faisaient brutalement arrêtées par la police alors que des journalistes brièvement interpellés non loin du Stade de Martyrs étaient relâchés.
#RDC : Policiers en file indienne dans une avenue de Kasa-Vubu pour dissuader Lucha.
A la Gombe juste à côté du siège générale de la PNC, la cérémonie des collations des grades académiques à l’Institut Supérieur de Commerce (ISC) prévue en ce lundi a été reporté. Etudiants dispersés et une présence policière renforcée remarquée devant l’institution fermée.
Un contraste tout de même
Le samedi 29 juillet 2017, lorsque le clone de La Lucha version Bruno Tshibala marchait dans la ville en soutien au premier ministre ; aucune force de l’ordre n’était visible pour empêcher cette manifestation. Partis de Pont Kabu à Limete Echangeur, Éric Kasereka ; l’autoproclamé « point focal » de cette dissidence reçu en audience par Tshibala le mardi 25 juillet 2017 et ses amis avaient fini leur marche de soutien dans l’un ces endroits mal famés de la capitale communément appelé « Nganda » dans une débauche d’alcool et de bière. Qui a dit que la manipulation de la jeune n’avait pas des beaux jours devant elle !
Dans le berceau de l’EST
C’est depuis l’Est du pays dans ses deux provinces du Nord et du Sud-Kivu que bat le cœur de La LUCHA depuis que ce mouvement y a vu le jour il y a 5 ans. De cet Est martyrisé depuis 20 ans par divers rebellions des bandes armées, une nouvelle conscience civile est apparue au sein de la société ; celle des jeunes congolais qui en appellent au changement et à l’alternance comme ces artistes peintres qui ont défrayé la chronique il y a quelques semaines après leur arrestation musclée pour avoir manifester contre les tueries de Beni et du Kasa .
BUKAVU
A #Bukavu, la bien nommée Place de l’Indépendance, lieu où devrait commencer la marche pacifique du 31/07 ; était comme par hasard occupée par une parade de la PNC. Ce qui n’a pas empêché un militant de La LUCHA de s’exprimer en criant « Kabila a peur, et il a raison… malgré le déploiement guerrier de sa police #NousSommes80Millions ! #DeboutCongolais ! Allons, citoyens ! ».
La manifestation aurait dû se diriger vers La Place de la Paix, direction Mairie vers DGI pour atteindre le Bureau de la Société Civile du côté de la Poste
Quelques débordements à signaler lorsque la police a commencé à tirer autour du Bureau de Coordination de la Société Civile pour disperser la foule, plusieurs blessés et arrêtés dont un ayant reçu une balle dans le ventre. Emmené aux urgences, il était entre la vie et la mort.
C’est à Bukavu même où il y a eu nombre des blessés graves par balles réelles !
GOMA
Tout au début de la matinée, les activités sont demeurées paralysées : commerces et banques fermés en plein centre commercial de Birere. L’imposant dispositif policier n’a pas dissuadé les marcheurs de La LUCHA dont une vingtaine qui sont parvenus au siège de la CENI en essayent de remettre un mémo avant d’être tous arrêtés et embarqués par la police ; destination commissariat.
Sur place, les marches pacifiques ont demarées de deux endroits différents dès 8h00: Rond-point Mutinga au quartier Katoy et Entrée Président. Bien avant cela, les forces de l’ordre avaient usé des tirs à balles réelles et de gaz lacrymogènes sur l’axe Mutinga-Instigo pour disperser les marcheurs. Au moins 3 journalistes interpellés puis relâchés mais leurs matériels saisis.
BENI
Malgré une présence remarquée de l’armée et de la police partout comme pour faire face à une rébellion armée… Marche maintenue malgré tout notait la LUCHA.
Mais aussi celle remarquée de la Monusco pour dissuader les dérapages peut-être….
L’objectif étant d’atteindre l’antenne locale de la CENI via le Rond-point du 30 juin.
BUTEMBO
Alors que l’autorité de la ville avait interdit la marche la veille, La LUCHA avait répondu pour dire que ce Maire n’avait aucune autorité légale pour interdire une marche pacifique. Le commissaire urbain de la PNC avait pour sa part promis de faire appliquer à la lettre la mesure du maire interdisant toute marche de ce lundi 31 juillet 2017. Situation qui n’a pas dissuadé les calicots de la LUCHA de faire son apparition dans la ville malgré l’interdiction et de faire son avancée vers la CENI. Onze manifestants pacifiques de La LUCHA et six militants de l’UNC ont été arrêtés par la Police et les Fardc dont une fille, Mlle Huguette Muluhirwa…
KALEMIE
#Kalémie Manifestation #DeboutCongolais, sans incident pour l’instant. Les militants du parti politique PND de @SalomonKalonda, conseiller principal de Moïse Katumbi en tête de la marche en criant « Les Congolais ne se laisseront pas confisquer leur souveraineté ! ».
KASINDI
#Kasindi: les jeunes de la @luchaRDC arrêtés par la police et jetés dans la jeep direction le cachot de la Sous-ciat Kasindi. Parmi les militants interpellés à #Kasindi: Muhindo Jonas, Shekinah Salama,Trésor-Fidèle Mutupeke et Nicho Lucho
KISANGANI
La @luchaRDC est allé déposer son mémo à la #CENI Kisangani.
LUBUMBASHI
La résidence du président du Rassemblement de l’opposition, Gabriel Kyungu Wa Kumuanza avait été encerclée par l’armée et la police depuis très tôt ce matin en vue de l’empêcher de participer à la marche. Me Thimoté Mbuya de Justice Asbl a été arrêté au croisement des avenues Mama Yemo coin Ruwe par les éléments de la PNC ainsi que 7 autres personnes plus les journalistes de la radio de l’ONU Okapi.
IMAGES JT TV5 MONDE AFRIQUE
🇨🇩 Ils demandaient à connaître le calendrier électoral. En #RDC, manifestations réprimées dans plusieurs villes comme #Goma ou #Kinshasa pic.twitter.com/Y6fxe0ZrSE
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) 31 juillet 2017