home Politique, RD Congo RDC-CNSA : De plus en plus contesté, Joseph Olenghankoy en homme seul !

RDC-CNSA : De plus en plus contesté, Joseph Olenghankoy en homme seul !

Un homme seul. Joseph Olenghankoy, le chef de fil de l’aille dissidente du Rassemblement installé à Kasa-Vubu et président désigné du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) et du Processus Electoral samedi 22 juillet 2017 ne fait toujours pas l’unanimité. De plus en plus contesté, même par ceux-là qui l’ont pourtant accompagné furtivement dans son ascension ; l’homme semble désormais abandonné par tous sauf de la MP qui le soutien encore. La question qui se pose est celle de savoir combien de temps durera encore sa présidence et quid de son avenir ?

Hier l’UNC de Vital Kamerhe qui ne le reconnaissait pas, la dernière récusation en date est celle du Front pour le Respect de la Constitution (FCR) composé du Mouvement de Libération du Congo (MLC) et Alliés. Cette coalition de l’opposition renonçant à son tour au poste de vice-présidence lui proposé ; ce qui rend encore plus que difficile la mise en place et le fonctionnement de cet organe.

Ayant quitté la salle avant la fin de la séance lors du processus de désignation de samedi dernier, le FRC s’explique : « La provenance et le choix consensuel de la personnalité qui devrait présider le CNSA selon les critères fixés par l’article 12 de l’AP à savoir loyauté républicaine, niveau d’études, honnêteté, intégrité et compétence éprouvée. Mais aussi provenir d’une composante ne dirigeant pas une autre institution par souci d’inclusivité, de neutralité, d’équilibre et de justice ; aux fins d’assurer la crédibilité, la transparence, l’intégrité, la régularité du processus électoral mais surtout la certitude de l’organisation des élections en date convenue ».

Or avec Joseph Olenghankoy, rien de tout cela fait remarquer le FRC. Même si l’Accord prévoyait que la présidence du CNSA revenait d’office au président du Conseil des Sages du Rassemblement comme il avait été attribué personae intuitu à Etienne Tshisekedi avant son décès le 1er février 2017 à Bruxelles, la donne a depuis lors changé. Pour les opposants, cette désignation ressemble plus à une récompense aux individus qui ont trahi et qui acceptent d’accompagner le pouvoir dans son plan d’assassiner la démocratie dans le pays.

Dénonçant également « le caractère irrégulier du processus de désignation du président du CNSA, le FCR récuse sa personnalité et renonce au poste de vice-président lui confié. Il demande au peuple de demeurer vigilant et de s’apprêter à défendre les prescrits de la Constitution du 18 février 2006 et la résolution 2348 du Conseil de Sécurité de l’ONU tout comme l’Accord du 31 décembre 2016. Il exige enfin de la CENI la publication sans délai du calendrier électoral tel que dit dans l’Accord de la CENCO et d’l’AP dans lesquels les composantes ont convenu de l’organisation des élections au plus tard le 31 décembre 2017 ».

De son côté de l’Eglise catholique qui avait négocié l’Accord, il est clair que « De la signature de l’Arrangement Particulier (AP) à l’installation du CNSA depuis le Palais du Peuple, c’est une violation de l’Accord. Par manque d’inclusivité criante dans cette démarche, on renforce plus la frustration et nous sommes très loin de la solution » déclarait le SG de la CENCO l’abbé Donatien Nshole à nos confrères d’actualite.cd

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Une réalité pourtant

Depuis la mort de Tshisekedi à Bruxelles en février et à cinq mois de l’échéance prévue par l’Accord du 31 décembre 2016 pour la tenue de la présidentielle, Joseph Kabila a soufflé le chaud comme le froid.  Disant n’avoir rien promis à personne pour la fin d’année en ce qui concerne les élections, la confusion a encore été accentuée par les déclarations du président de la CENI ; organe chargée de la préparation et l’organisation desdites élections. Pour Corneille Nangaa en effet, la date butoir de décembre 2017 n’était qu’indicateur ; le CNSA, la CENI et le gouvernement devant se concerter pour publier un calendrier électoral réaliste eu égard aux contraintes financières et techniques.

Comme on le constate, aujourd’hui pris dans son propre piège, le pouvoir sa majorité qui ne savent plus comment s’en sortir n’ont cessé de jouer sur les divisions au sein de l’opposition pourtant unie à la sortie du Conclave de Genval en juin 2016. Ce qui l’arrange (régime) et ainsi, il peut jouer à la prolongation pendant qua la grave crise politique devenue institutionnelle accouplée à celle économique risquent d’imploser le pays. Ainsi, existe-t-il aujourd’hui trois tendances du Rassemblement : le premier dit historique dirigé par le fils Tshisekedi Félix et Pierre Lumbi du G7, le deuxième dissident de Olenghankoy et compagnie et la troisième et dernière dite Rassemblement de l’opposition courant Tshisekediste de Lisanga Bonganga qui a aussi contesté Olenghankoy.

Kabila n’a cessé d’attiser ces dissensions pour affaiblir la vraie opposition et ainsi multiplié des actes de défiance vis-à-vis de l’Accord qui lui donne encore de l’autorité sur le pays. En choisissant d’abord Samy Badibanga, ensuite Bruno Tshibala tous deux transfuges de l’UDPS, et enfin Olenghankoy qu’ils présentent comme de l’opposition ; Kabila et les tiens savaient très bien à quel jeu ils s’adonnaient. Ce qui ressemble à une comédie qui ne fait plus rire personne démontre combien le même Kabila n’était pas le seul à être passé maître dans cet art de boulanger qui roule ses opposants dans la farine pour s’éterniser carrément au pouvoir.

Dernier organe à être mis en place selon l’Accord de la Saint Sylvestre, le CNSA chargé également du Processus Electoral devrait ensemble avec le gouvernement et la CENI contribuer à la finalisation du calendrier électoral. Or à l’allure où vont les choses du fait de toutes ces contestations, il y lieu de dire que le bout du tunnel est encore plus loin qu’on ne l’imaginait. Ce qui risque de mener à une nième prolongation de la transition que le pays ne comprendra plus, voir la communauté internationale qui ne pourra plus la soutenir ; la balle restant dans le camp des politiques de tous bords, opposition comme majorité.

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