home Politique, RD Congo RDC-Kinshasa : Les échauffourées sur le campus de l’Université, deux jours après !

RDC-Kinshasa : Les échauffourées sur le campus de l’Université, deux jours après !

Deux communiqués de la PNC sont tombés le vendredi 21 juillet pour expliquer ce qui s’est passé sur le Campus de l’Université de Kinshasa où des violents affrontements ont opposé étudiants et forces de sécurité. Dans le premier signé son porte-parole Mwanamputu Empung, la police note « quil y a lieu de constater, qu’il ne s’agissait nullement pour la Police de chercher à briser la sérénité sur le campus où nos étudiants , sont en pleine session…et sollicite la collaboration de ces mêmes étudiants avec le service de l’ordre pour davantage dénoncer les bandits qui cherchent à trouver refuge dans les périphéries de l’Université de Kinshasa pour semer la confusion et le désordre en se faisant passer pour des étudiants, alors que ceux-ci sont des intellectuels et constituent l’avenir de demain ».

Le même soir, un deuxième communiqué signé le nouveau chef de la police pour la ville de Kinshasa, Kasongo Kitenge Sylvano ;  on pouvait lire : « Après la tension observée autour du site de l’Université de Kinshasa ce vendredi 21 juillet 2017, le Commissariat Provincial ville de Kinshasa tient à rassurer les Kinoises et les Kinois qu’il s’agissait d’une opération de la police visant à arrêter le cerveau moteur de l’attaque du grand marché de Kinshasa, le dénommé Ben Tshimanga Wa Tshimanga, qui se cachait sur ce site. Avec l’aide des étudiants, la police a réussi à arrêter ce bandit. Actuellement la situation est sous contrôle et les activités se déroulent normalement dans ce coin de la capitale. Aucun étudiant n’a été arrêté ou enlevé ».

Pourquoi cette colère soudaine dans les étudiants qui ont complétement saccagé une partie des installations académiques ? Quid cette fille Aimée Lowadji, militante de l’UDPS qui aurait été enlevée mais depuis lors relâchée samedi 22 juillet 2017 au soir selon certaines sources ?

Au terme du premier communiqué, l’opération de la police visait à neutraliser le cerveau-moteur de cinq attaques qui ont ensanglantées Kinshasa ces deux derniers mois. Dans le deuxième plus question de tout cela, mais du cerveau-moteur de la seule attaque du Grand marché de Kinshasa. Pourquoi deux communiqués différents et presque contradictoires le même jour au risque de semer une confusion dans la population s’interrogent les observateurs ?

Qui est Ben Tshimanga Wa Tshimanga ?

Arrêté et détenu dans un endroit secret, c’est le lundi 24 que la PNC a promis de présenter les bandits à la presse. Ainsi, tout le monde espère enfin découvrir à quoi ressemble ce jeune homme présenté comme un chef d’une bande des criminels.

Pourquoi a-t-il commis autant des crimes s’il était personnellement impliqué lors de ces faits graves qu’on semble lui imputer et pour le compte de qui a-t-il agi ou pour quelle cause ? Pourquoi ce crime du Grand Marché sur la personne d’une femme qui laisse un petit enfant inconsolable ? C’est autant des questions pour lesquelles la population voudrait voir la PNC donner des réponses à l’issue de ses investigations.

Chronique d’une soirée de violence (Document)

Pour la nuit des violences de jeudi et la journée de vendredi, c’est un autre son de cloche pourtant. Selon un document qui circule sur les réseaux sociaux signé un Comité de Coordination Estudiantine de l’Unikin, les dires de la police seraient contraires à la vérité que les autorités veulent présenter, et par conséquent sont fausses assure un étudiant sous couvert de l’anonymat.

Pour le document de la Coordination Estudiantine, Ben Tshimanga serait un des meilleurs combattants formés à l’école des idées de feu Tshisekedi dans la lutte pour la démocratie, donc un homme non violent. Recherché par les services depuis 2011, cet étudiant qui n’est pas un délinquant n’avait jamais été retrouvé même si on le savait inscrit sur Facebook.

Ben Tshimanga serait tombé sous les charmes d’une jolie fille utilisée comme appât par l’ANR qui lui avait tendu un dernier piège. Devenus amis sur Facebook et après un temps de correspondances, Tshimanga aura commis l’erreur fatal en lui donnant son adresse au Home 10 sans se douter de rien. Deux fois de suite la fille lui aurait rendu visite, la troisième et dernière fut celle de jeudi 20 juillet 2017 où la fille lui aurait proposer de prendre un verre à une terrasse en dehors du site universitaire. Alors qu’ils étaient attablés, une troisième puis une quatrième personne se seraient jointes à eux avant de braquer Tshimanga et l’exiger de les suivre pour monter à bord leur fourgonnette.

Sur le chemin vers la camionnette, Tshimanga aurait rencontré un groupe d’étudiants auprès duquel il a crié à l’aide. Ne pouvant pas le laisser, les étudiants aux alentours se seraient portés à son secours et auraient réussi à le délivrer des mains des ravisseurs pour un temps avant de se faire eux-mêmes prendre.  La nouvelle de l’enlèvement de quatre d’entre-eux vite répandue sur le campus provoquera les premiers troubles vers 19h00’. Le ministre de l’Intérieur du Home 10 étant au courant de ce qui venait de se passer, décida de sécuriser Tshimanga dans sa chambre. Vers 20h00’, le ministre de l’ESU Steve Mbikayi appellera le ministre de l’Intérieur du Home 10 pour lui demander de n’est pas relâcher le mec dont il détenait.

Entre 0h00’ et 1h00’ du matin, un cortège de la présidence serait venu récupéré Tshimanga qui reste détenu dans un endroit tenu secret. La nouvelle s’étant répandue comme une trainée de poudre, vendredi 21 juillet 2017 au matin ; les étudiants auraient commencé à manifester pour réclamer la libération sans délai de leur collègue. E c’est l’engagement des affrontements avec la police et les troupes de la Garde Républicaine (GR) qui ont fait usage des balles réelles. Les tentatives du Recteur auprès des étudiants en annonçant pour 10h00’ le retour de leurs amis arrêtés n’y feront rien. Bilan d’une nuit et d’une journée sanglantes : 9 blessés, 4 véhicules incendiés, et la baie vitrés de l’entrée principales du bâtiment administratif complètement détruite.

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