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RDC : Le clan Kabila et son scandaleux empire économico-financier

Même si cela était connu de tous et que personne n’en parlait ouvertement par peur des sévères représailles, tout le pays en jasait de ce scandaleux patrimoine économico-financier du clan Joseph Kabila depuis son accession au pouvoir en janvier 2001. Il aura fallu les publications par l’Agence financière américaine Bloomberg, mais surtout ce rapport de Congo Research Group (CRG) pour se rendre compte de la réalité scandaleuse de la chose. En 16 ans de pouvoir, le clan Kabila s’est enrichi en millions de dollars plus ce que ne l’avait celui de Mobutu en 32 ans de dictature.

Les enquêtes du groupe d’étude sur le Congo (GEC) et du Pulitzer Center, publiée juste après celle de l’agence Bloomberg, pont révélé ce scandaleux empire économico-financier bâti par le clan dont 13 membres de la famille Kabila et deux très proches associés du même clan auraient la mainmise sur au moins 80 sociétés dans des secteurs variés. Les données complètes ont été recueillies pendant 20 mois dans des documents, publics et confidentiels. L’objectif étant de décortiquer le business de Joseph Kabila et de son premier cercle.

De l’immobilier au transport aérien, de la téléphonie aux banques, de l’exploitation minière au fastfood, le clan fagocite tous les secteurs de « l’économie, rendant difficile à une société d’opérer sans entrer en contact avec un membre de la famille » comme l’écrit l’agence Bloomberg. Zoé Kabila, Jaynet la jumelle, Grâce et Gloria les autres sœurs ; étant les plus cités dans ces rapports. Rappelons tout de même que le scandale de Panama Papers avait déjà des soupçons sur la même famille au pouvoir dans le pays.

Des révélations qui dérangent

Dans sa publication détaillée de 52 pages datée du jeudi 20 juillet 2017, le groupe de recherche et d’études sur le Congo qui milite pour la bonne gouvernance donne toutes les ramifications économiques et financières de cet empire depuis que l’un d’eux règne sur ce vaste pays doté des ressources inestimables qu’est la RDC. Ils sont partout les Kabila : des mines aux supermarchés en passant par la téléphonie, l’immobilier ; de l’élevage au commerce de détail, de l’hôtellerie à la possession des terres agricoles…

Rien n’échappe donc à l’appétit gloutonne de cette famille arrivée sans rien dans ses poches en 1997 à la faveur d’une rébellion fomentée depuis l’Ouganda et le Rwanda pour chasser Mobutu du pouvoir explique un congolais furieux. Les affaires de cette famille qui compterait près de 25 membres sans nommer les courtisans et autres prête-noms « ont ramené des centaines de millions de dollars au clan Kabila », indique Bloomberg, qui rappelle son enquête à ce sujet, publiée en décembre 2016.

Comme rien ne leur échappe, tout ramène au clan. Et l’anecdote le plus cocasse et inexplicable demeure celle de ce loyer, 270.000 dollars ; payé par l’ONU à la première dame Olive Lembe Di Sita Kabila entre 2015 et fin 2016. Le pire ce que même l’ONU a participé à cet enrichissement familial au détriment du pays qu’elle était censée venir protéger. En effet, au travers de la société OSIFAL (acronyme d’Olive, Sifa et Laurent) ; la première dame et ses deux enfants sont propriétaires d’un terrain qui fut loué à la Monusco et qui a rapporté un loyer de 270 .000 dollars.

C’est fut le Département des Opérations de la paix de l’ONU qui payait ces juteux frais depuis 2015 jusqu’à la fin du bail en décembre 2016. Et pour justifier cela, une explication aussi simpliciste de la Monusco qui dit « avoir loué des terres appartenant à un propriétaire privé pour accueillir une unité de police en formation. Au cours de ce bail, le propriétaire privé a vendu le terrain à OSIFAL sans en aviser personne. La Monusco a continué à louer le terrain d’OSIFAL en raison des besoins opérationnels, qui ont cessés en juillet 2016 ».

Une situation économique du pays plus que difficile

La grave crise politique devenue institutionnelle qui mine la situation du pays depuis le maintien de Joseph Kabila à sa tête et toutes ces révélations ne sont pas de nature à apaiser les choses. De plus, la dépréciation quotidienne de la monnaie nationale, le franc congolais, de 30% au premier semestre 2017 face au dollar, à de terribles conséquences sur l’économie et la vie du petit peuple. Les caisses de l’État vides ne peuvent même pas bénéficiées de la Facilité de crédit rapide (FCR), ce un programme d’aide accéléré auprès du FMI. L’institution financière ayant posé une condition à l’apport de son soutien monétaire à savoir : la stabilisation de la politique dans le pays.

Lire aussi : FMI-RDC : Christine Lagarde exige une trajectoire crédible de stabilité politique comme prérequis à toute discussion https://www.afriwave.com/?p=3762

La corruption ambiante et les détournements des fonds de l’Etat jamais sanctionnés sont aussi des fléaux contre lesquels il faudra mener un sévère combat sans relâche. Les dernières révélations de l’ONG Global Witness sur la Gécamines et la disparition des milliards de recettes destinées au Trésor public congolais vont-ils enfin engloutir le pays tout entier ?

Des langues qui se délient aujourd’hui sur place accusent la Monusco « d’avoir été au courant de toutes ces manœuvres du clan Kabila même si l’ONU continue de le nier. Car en dehors de l’épouse et des enfants, c’est aussi le frère Zoé qui ne peut expliquer sa richesse par ses seuls émoluments de député national. Ailleurs, cela s’appellerait abus des biens sociaux, corruption et détournements ; faits condamnables d’une lourde peine par la justice. Où en est-on avec l’office anti-corruption créé par Kabila en personne ? Où sont Luzolo Bambi et Flory Kabange Numbi pour déclencher des enquêtes à l’issu de ces révélations » s’étonnent les gens ?

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