home Politique, RD Congo, Société RDC-Justice : Kabila Vs Katumbi, « un mano à mano » à distance par justice interposée ce 19 juillet à Lubumbashi !

RDC-Justice : Kabila Vs Katumbi, « un mano à mano » à distance par justice interposée ce 19 juillet à Lubumbashi !

Dans une ordonnance de fixation de date d’audience, le juge Manda Lupula, Président du Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi a fixé pour ce 19 juillet 2017 à 9h00’ du matin, à l’audience publique à laquelle sera plaidé l’affaire ministère public et partie civile Alexendros Stoupis Emmanuel contre Katumbi Chapwe Moïse. Coïncidence ou pas, ce deuxième acte se jouera alors que Joseph Kabila se trouve sur place et que Moïse Katumbi est toujours dans son exil forcé.

Cette audience en appel qui se tiendra en l’absence de l’opposant Katumbi suscite déjà une polémique avec l’arrivée dans la capitale du cuivre ce 18 juillet 2017 de Joseph Kabila. Pour les proches du candidat déclaré à la présidentielle Katumbi, cette présence du chef de l’Etat n’est pas fortuite comme elle le fut lors de la première condamnation : c’est une manière d’exercer une pression morale et physique sur les magistrats et s’assurer comme en première instance que l’ancien gouverneur du Katanga serait condamné.

Contre son indiscrétion habituelle, Kabila s’est même offert un petit bain de foule pendant que ses supporter scandaient : « « Ya leo dollars ita shuka = aujourd’hui le taux de change du dollar par rapport au FC va chuter ».

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Du coté des opposants, c’est un autre discours et fait tout de même répétitif à relever cet après-midi alors que le cortège présidentiel arrivait en ville. La foule de la population massée le long de sa route s’est mise à chanter et à crier « Moïse, Moïse, Moïse ! » avant que le cortège présidentiel ne reprenne sa trombe en s’éloignant pour rejoindre la résidence présidentielle. Le même fait s’étant déjà produit lors de son retour d’Afrique du Sud où la foule criait « Défao, kuye ubebe chauffeur yaku = Défao, vient prendre ton chauffeur »

Pour le porte-parole du candidat Katumbi, Olivier Kamitatu ; « Faire fi du rapport CENCO, des déclarations de C.Ramazani, de la décision du HCDH et exiger la condamnation d’un innocent est un pur crime » . Et comme une sorte d’avertissement-menace à l’endroit des juges déjà sous pression du régime, Kamitatu poursuit : « S’ils font le choix de l’infamie en cédant aux pressions, ils sentiront un jour sur leur nuque le couperet d’une vraie justice indépendante ! »

Pour rappel, Katumbi avait été condamné à trois ans de prison le 22 juin 2016 pour une présumée spoliation immobilière au détriment du sujet grecque Stoupis. La demande de récusation pour suspicion légitime des juges devant se prononcer dans cette affaire introduite par les avocats de Katumbi rejetée, elle sera donc jugée en appel demain matin.

La juge du tribunal de Kamalondo qui avait condamné Katumbi, Chantal Ramazani Wazari ; aujourd’hui exilée en France avait reconnu avoir prononcé cette sentence sous pression du pouvoir. Dans une lettre adressée aux autorités du pays avec copie au responsable de l’ANR Kalev Mutond, elle écrivait : « Je saisis votre autorité (…) pour dénoncer les contraintes physiques et morales exercées sur ma personne avant l’audience et pendant le délibéré pour que ma signature soit apposée sur le jugement. J’ai été obligée de condamner Katumbi, cette condamnation avait notamment comme objectif d’obtenir l’inéligibilité de Monsieur Katumbi en cas de présentation de sa candidature à la présidence de la République »

Pour sa part, dans le cadre de la Négociation directe entre l’opposition et la majorité sous sa médiation, la CENCO avait estimé le procès contre l’opposant une mascarade. Et dans le cadre de la décrispation politique avait sollicité son retour au pays en homme libre. Chose qui n’est toujours pas faite jusqu’à ce jour malgré une autre condamnation de la RDC par le Tribunal de Droits de l’Homme de Genève. Pour l’organe de l’ONU, « Moïse Katumbi doit pouvoir rentrer en homme libre dans son pays, bénéficier de toutes les garanties sécuritaires possibles et pouvoir mener campagne à sa guise » ; ce qui n’est pas du goût du régime.

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