home Politique, RD Congo, Société OSLO-PRIX NOBEL DE LA PAIX 2018 : Un « Standing Ovation Royal » pour Denis Mukwege et Nadia Murad

OSLO-PRIX NOBEL DE LA PAIX 2018 : Un « Standing Ovation Royal » pour Denis Mukwege et Nadia Murad

C’est le jour même de la célébration du 70ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme par l’ONU que l’Académie Nobel a remis son Prix Nobel de la Paix 2018 au Congolais Denis Mukwege et à la Yazidi Nadia Murad Basee.

Un standing ovation de la famille royale norvégienne présente, les applaudissements mêlés à l’explosion de joie collective dans la salle ont salué la distinction accordée au gynécologue congolais surnommé « l’Homme qui répare les femmes » et « l’ex-esclave sexuelle » des fanatiques de l’État islamique en Irak. Tous deux inscrits dans la prestigieuse catégorie des défenseurs des droits des opprimés à cause de leur combat pacifique.

« Comment construire la paix sur des fosses communes, comment construire la paix sans justice et réconciliation, ayons le courage de révéler le nom de ceux qui ont commis des crimes » s’est interrogé le Dr Mukwege dans son discours de circonstance devant la famille royale et tous les invités de marque. Ce qui ne l’a pas empêché de dénoncer que le « Mapping report » de l’ONU sur les exactions au Congo est toujours dans un tiroir à New York.

Pour sa part, Nadia Murad Basee a rappelé que le Prix Nobel de la Paix  est « Le seul prix au monde capable de rétablir notre dignité est la justice ». Et de souligner que malgré la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme que l’on célèbre aujourd’hui, « La communauté internationale n’a rien fait pour empêcher les auteurs de commettre ce génocide » que l’on condamne.

Comme partout où il est passé, en guise d’acceptation du prestigieux Prix lui attribué ; Denis Mukwege a conté la tragédie de son pays dans tous les sens : « Je m’appelle Denis Mukwege, je viens d’un pays le plus riche de la planète et pourtant la population est la plus pauvre. C’est au nom du peuple congolais que j’accepte ce prix Nobel de la paix. Mon pays est continuellement pillé avec la complicité de ceux qui prétendent nous diriger et de tous ceux qui détournent le regard, au vu et au su de la communauté internationale ».

Le chirurgien a raconté le destin d’une fille, Sarah ; victime de plusieurs viols  et qui ne pouvait plus marcher mais qui aujourd’hui à sa petite entreprise : « Chaque jour qui passait, c’est elle qui encourageait le personnel, elle se battait pour sa survie ». Mais aussi  de ces bébés violés à Kavumu par la police du député Batumike pour qui « tous étaient désespérés »; le destin et la volonté ayant fait qu’ils sont survécus.

Enfin Mukwege a rappelé le prix payé avec la mort des casques bleus et des experts de l’ONU, pourtant toujours en mission de maintien de la paix au Congo, les massacres récurrents de Beni, du Kasaï et surtout cette « impunité des personnes qui sont au pouvoir » à Kinshasa. Son Hôpital de Panzi ayant subi le même sort en 1996 considéré comme le premier crime de guerre dès le début de la rébellion qui renversera Mobutu en 1997.

Roger DIKU

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