Les cinq signataires restant de l’accord de Genève du 11 novembre se sont retrouvés pour une première réunion de leur coalition Lamuka ce jeudi 15 à Bruxelles autour de leur candidat commun sensé les représentaient à la présidentielle du 23 décembre 2018 si elle a lieu, Martin Fayulu Madidi. Outre l’heureux élu, il y avait Moïse Katumbi ; Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito et Freddy Matungulu représenté par un de ses proches.
Réaffirmant leur soutien à Fayulu sommes toute naturel et leur volonté d’aller tous battre campagne à ses côtés en mutualisant leurs moyens, aucune allusion n’étant faite à la crise au sein de la même opposition avec le retrait des signatures de deux autres poids lourds Félix Tshisekedi de l’UDPS et Vital Kamerhe de l’UNC.
Réitérant les mêmes revendications pourtant superbement ignorées par le régime et sa CENI depuis le début du processus électoral en cours à savoir : le retrait de la machine à voter, l’élagage du fichier électoral corrompu en y extirpant les enrôlés sans empreintes digitales, la poursuite du combat de Chebeya, Rossy Mukendi, etc ; la réunion de Bruxelles n’a pas apporté plus du nouveau qu’on y espérait.
Une occasion ratée…
En lieu et place d’une introspection interne au sujet de la crise qui les a secoué et ses conséquences, les cinq opposants ont par contre rappelé que leurs anciens « collègues ont décidé de se désengager de l’accord en retirant leur signature à moins de 24 heures de l’adoption » dudit document.
Un appel leur étant lancé comme une forme d’injonction en prenant pour témoin le peuple : « Nous les appelons à revenir à la raison et à se conformer à la volonté du peuple congolais qui n’a jamais cessé d’appel à l’unité de l’opposition ».
De tout ceci, rien de ce qu’ils (opposants) clament de « choix démocratique » de Fayulu pourtant entaché d’irrégularités par son mode de désignation par vote qui n’avait jamais été repris dans leur feuille de route depuis les réunions de Kinshasa, Bruxelles, Johannesburg ou Pretoria.
Dans cette sorte « d’amnésie totale » et collective paralysantes, les cinq politiques dans une légèreté déconcertante qui qualifie depuis son début leur action, Fayulu est présenté comme « un véritable soldat du peuple dont le cursus, l’expérience et l’engagement sont avérés ».
Peut-être qu’au travers de ce type de « cliché » l’on voudrait démontrer que les partants ne sont que des « bons à rien », ce qui demeure une manière plus que dangereuse de considérer la politique en profitant chaque fois de l’aura et de la notoriété des autres pour s’en servir comme ascenseur et « blanchisserie » pour une nouvelle virginité politique.
Jean-Bemba y allant aussi avec sa petite phrase sur TV5 Monde Afrique où il était un des invités du JT du soir de ce même jeudi 15 novembre 2018 en parlant des « errements de quelques individus qui ne représentent pas toute l’opposition ». A-t-il si vite oublié ses propres errements entre autre « d’avoir accepté l’inacceptable en 2006 » et la trahison de ses propres amis aujourd’hui à côté de lui dans Lamuka qui l’ont conduit 10 ans dans la prison de la CPI ?
Retours sur des réseaux sociaux
Alors qu’ils avaient désertés les réseaux sociaux, les opposants politiques sont revenus en force sur la toile via Twitter comme d’habitude. Moïse Katumbi rappelant que « depuis deux ans, il en appelle à un candidat commun de l’opposition » qu’il pensait surement être lui ; Fayulu rappelant « l’engagement devant Dieu et les hommes de respecter notre parole » comme s’il avait respecté sa « propre parole » devant Félix Tshisekedi quelque temps avant le vote l’ayant sacré.
On attend toujours sa version des faits qui ne tardera pas à être sur la place publique et que le même Dieu invoqué par lui le voit dans son for intérieur.
Chers compatriotes, depuis 2 ans j’appelle à un candidat commun de l’opposition. Aujourd’hui, nous en avons un, je vous demande à tous de le soutenir !
Soyons à la hauteur des enjeux, unissons-nous autour de @MartinFayulu pour une vraie election et une vraie alternance en #RDC ! pic.twitter.com/ifKHZexxYb— Moise Katumbi (@moise_katumbi) 15 novembre 2018
« Devant Dieu, l’Histoire et les hommes, nous avons pris l’engagement de respecter notre parole et nous nous sommes entendus pour soutenir un candidat commun pour nous représenter à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 » pic.twitter.com/62J13n0wzL
— Martin Fayulu (@MartinFayulu) 15 novembre 2018
Roger DIKU et TSHIKUYI Tubabela à Bruxelles