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ANGOLA : Échec du mot d’ordre de grève des Étrangers à Luanda

Le mot d’ordre de grève n’aura pas été suivi par les étrangers. L’appel à la grève lancé par le collectif « Solidariedade Africana » n’a pas été suivi par les étrangers ce matin. La capitale angolaise n’a pas enregistré de relâchement dans le vécu quotidien. Les établissements commerciaux tenus par les étrangers ont ouvert leurs portes, l’une après l’autre, plus ou moins tard dans la matinée.

En effet la capitale s’est réveillée ce jeudi 1er novembre 2018 avec un regard attentif sur la voie publique pour assister au déploiement des forces policières dans le lancement de la fameuse opération « Resgate » annoncée à forte publicité.

Pourtant, aucune présence policière exceptionnelle n’était visible sur toute l’étendue de la ville, la police se faisant très discrète. En dehors des éléments habitués à travailler à certains endroits, aucune patrouille impressionnante, aucun chien policier, aucun cheval. Aucune démonstration de force comme le luandais n’en a eu l’habitude de vivre ces derniers jours.

Les observateurs se demandent comment et pourquoi une opération qui a mis toute la police en état d’alerte peut être lancée avec une disparition flagrante des hommes en bleu sur la voie publique?

Déjà hier dans la soirée, le commissaire général de la police nationale angolaise Paulo Almeida, dans un ton conciliant, rassurait les étrangers qu’ils étaient « la bienvenue en Angola et que seuls les inciviques trouveraient la police sur leur chemin ». Une déclaration qui faisait déjà croire que Resgate se drapait les mains d’un gant de velours. Cette douceur de Paulo Almeida aurait bel et bien contribué à dissuader les étrangers en une seule nuit.

La crainte et l’incertitude  qui avaient gagné les esprits auraient apparemment  disparu. Kicolo, le plus grand marché de la capitale angolaise vibre comme dans ses habitudes. L’accès au marché est difficile à cause des embouteillages. L’ambiance est bruyante avec des haut- parleurs qui diffusent la musique à tue-tête.

La Grand Place de Cacuaco vila bien mouvementée n’inspire rien d’une quelconque grève. Mabor Imbondeiro et Petrangol, des quartiers à forte concentration des  communautés congolaises sont très calmes. Aucune patrouille policière. Le marché « Thaïlande » tenu par des congolaises tourne en plein régime. Palanca, le bastion de la culture congolaise à Luanda vit ses heures chaudes .Chikwangue, fumbwa, croupion de dindon, makayabu sont vendus par des femmes qui ne maîtrisent aucune syllabe portugaise. Tout se passe en lingala. Ici c’est Kinshasa à Luanda, dit-on.

La vague de la grève a visiblement échoué sur les bords de l’Atlantique sud, à cause de « l’humanisme » de l’opération Resgate.

En effet la succession des contestations publiques enregistrées depuis la semaine dernière, les attaques directes des partis de l’opposition contre « une politique peu réaliste » sont perçues comme des signaux qui ont conduit les autorités à mettre de l’eau dans leur vin. Resgate apparaît désormais comme une montagne qui risque d’accoucher d’une souris.

Pedro Da Conceição

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