A 24 heures du lancement de l’opération Resgate, annoncée par Paul Almeida, le commissaire général de la police angolaise, la population commence à enregistrer des cas d’escroquerie de la part des faux agents de la police.
Hier dans la soirée, une scène insolite s’est produite à Luanda, dans le quartier Zango. Un présumé nommé Job, enseignant de métier dans un établissement officiel, après avoir dispensé des cours à ses élèves ; a rejoint un collègue professeur pour rançonner des étrangers.
Profitant de l’annonce du déclenchement d’une vaste opération policière ce jeudi 1er novembre 2018, les deux enseignants d’une école officielle se sont déguisés en agents du SME, la police fameuse d’Immigration angolaise. Leur cible, une boutique tenue par des maliens à Viana, un quartier de la périphérie-Est de la capitale angolaise.
Le responsable de la boutique, Hamadou Sila, un sujet malien est sans papiers. Pour les deux professeurs, l’occasion était parfaite pour donner des leçons de xénophobie à cet étranger qui doit comprendre qu’il pouvait aller vivre en paix partout au monde sauf en Angola.
Une perquisition des lieux est vite faite par les deux hommes qui ne sont pas à leur premier coup. Toute la caisse de la boutique est vidée. Environ 1000 dollars US en Kwanza, la monnaie locale et des cartes de crédit téléphonique d’une valeur totale de 500 dollars US emportés.
Au départ des faux « professeurs d’Immigration », Hamadou informe son frère qui alerte directement un véhicule de patrouille de police au passage. La traque est lancée derrière la voiture des escrocs qui dans leur fuite provoquent un accident sur la voie publique en heurtant de plein fouet une autre voiture.
Les deux marginaux qui s’en tirent avec des blessures sont directement acheminés dans un hôpital de la place en attendant qu’ils soient déférés devant les instances judiciaires pour être entendus.
Images Facebook
La police angolaise s’y mêle
A quelques heures de l’opération Resgate, la ville de Luanda enregistre déjà des nombreux cas de rançonnement de la part des certains éléments incontrôlés de la police. Des luandais qui usent des moyens de transport collectifs sont souvent pris dans les arrêts par ces inciviques qui opèrent souvent aux premières heures de la matinée.
Traquer des étrangers en situation irrégulière est une bonne chose. Débarrasser Luanda et les principales villes de l’Angola de la racaille de délinquants sans foi ni loi qui extorquent et tuent à longueur des journées serait la meilleure.
En effet ces groupes armées qui sévissent dans les villes angolaises surnommés « batuqueiros » à Luanda, « De surra » à Saurimo, « Mabobo » à Lunda Norte, « Minzangala » à Malanje opèrent en véritables « Shebab », ces seigneurs de crimes et de sang.
Pedro Da Conceição