home Politique, RD Congo, Société RDC : La loi sur la répartition des sièges promulguée !

RDC : La loi sur la répartition des sièges promulguée !

C’est tard dans la soirée d’hier mardi 08 mai 2018 que l’ordonnance-loi n° 18/005 portant adoption de la répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives, provinciales, municipales et locales a été rendu publique par la présidence de la République : « Présidence RDC  🇨🇩‏ @Presidence_RDC #RDC Conformément à la Constitution et au calendrier électoral publié par la @cenirdc , le Président de République #JosephKabila vient de promulguer la Loi sur la répartition des sièges, ce 08 mai 2018, après son adoption par les deux chambres du Parlement » pouvait-on lire sur le compte Twitter.

Cette promulgation par Joseph Kabila intervient après l’Assemblée nationale et le Senat aient adopté ladite « loi pour être annexée à celle n°06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée à ce jour, la répartition des sièges par circonscription pour les élections législatives, provinciales, municipales et locales établies sur base des données des électeurs enrôlés dans le fichier électoral 2018 ».

Ce qui change en réalité

L’officialisation de cette nouvelle loi intervient alors qu’est censé démarrer les opérations d’audit du fichier électoral avec l’aide de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), ledit fichier sur la base duquel la répartition des sièges dans la future Assemblée nationale est faite étant d’emblée contesté par l’opposition et certains experts électoraux.

Si la CENI a elle-même a radié le 06 avril 2018 plus de six millions d’électeurs dont plus de cinq millions de doublons et près d’un million de mineurs. Les statistiques présentées par la CENI et les chiffres réels contenus dans la loi présentent des écarts inquiétants quant à la réalité. Ce qui fait que certaines provinces au lieu de perdre des électeurs radiés, certaines provinces en gagnent de manière significative entre avril et mai 2018 comme la Tshopo (+74762), le Kwilu (+37 320), le Sud-Ubangi (+25 769) et le Lomami (+14 292).

Le cas le plus flagrant étant celui de la nouvelle province de Sankuru qui connaît l’accroissement le plus important avec 46% en moyenne. Pendant ce temps, certaines grandes villes comme Mbuji-Mayi, Mbandaka, Gbadolite et d’autres circonscriptions des provinces de l’Ouest, elles, ont perdu des électeurs depuis 2011.

A lire aussi : RDC-ELECTIONS : Tentative d’une vaste fraude à la carte électorale dans la province de Sankuru http://www.afriwave.com/2017/08/22/rdc-elections-tentative-dune-vaste-fraude-a-la-carte-electorale-dans-la-province-de-sankuru/

L’Ouest réfractaire au régime perdant

Comme il fallait s’y attendre, la partie Ouest qui passe pour être rebelle au régime perd des plumes et ce à l’occasion du nouveau découpage du pays. Entre les élections de 2011 et celles censées se faire en 2016 et finalement repoussées en 2018, le pays est passé de 11 à 26 provinces et la conséquence de cette réforme administrative fait que le nombre de circonscriptions passe de 169 à 181.

L’on peut se rendre compte que grâce à ce découpage, les ex-provinces de l’Equateur et du Kasaï Occidental, réputées proches de l’opposition, perdent chacune quatre députés. Pendant ce temps, d’autres plutôt favorables bien que démembrées en gagnent, comme l’ancienne Province orientale, l’ex-Katanga ou l’ex-Kasaï Oriental ; à cause de cette augmentation toujours inexpliquée de leur population électorale dans certaines de leurs circonscriptions bien ciblées.

Les provinces à problèmes

Les conflits et les déplacements internes des populations n’auront eu qu’un impact mesuré sur les provinces à problèmes, spécialement celles du Nord-Est et de l’est du pays. Ainsi le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri acquises au pouvoir qui voient leur population électorale augmenter conformément à la moyenne nationale et conservent et voir gagnent même des députés.

Cependant, le Kasaï Central, le Kasaï et le Tanganyika en proie à des violences voient leur population croître dans des proportions un peu plus faibles et finalement perdent des députés.  Mais également des provinces de l’Ouest réputées en paix comme Mbandaka, Gbadolite, Mbuji-Mayi, perdent non seulement des sièges mais aussi des électeurs depuis 2011.

Luaba Wa Ba Mabungi et Roger DIKU

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