home Politique, RD Congo, Société Genève : Ouverture de la Conférence des donateurs sur la Crise Humanitaire en RDC entre espoirs et vaines polémiques

Genève : Ouverture de la Conférence des donateurs sur la Crise Humanitaire en RDC entre espoirs et vaines polémiques

Si tous les espoirs sont permis et que les polémiques n’ont pas été exclues, c’est ce matin du vendredi 13 avril 2018 que s’ouvre à Genève, la capitale de la Confédération Helvétique la Conférence mondiale des donateurs pour répondre à la grave crise humanitaire qui frappe la RDC depuis des années. Comme on le sait et malgré les insistances, cette rencontre se déroule sans la présence du gouvernement congolais qui avait annoncé depuis longtemps son intention de ne pas y participer.

Sur initiative des Nations Unies, de l’Union Européenne et du gouvernement des Pays-Bas, des donateurs réunis tenteront de mobiliser 1,3 milliards d’Euros, soit l’équivalent de 1,7 milliards en dollars pour répondre d’abord en urgence ; puis d’une manière pérenne à la grave crise humanitaire que traverse la RDC à cause des multiples conflits qui ravagent le pays depuis plus de 20 ans.

Pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR), il s’agira d’assister à près de 4,5 millions des personnes considérés comme de déplacés internes ; sans compter les autres réfugiés dans les pays limitrophes du Congo.

Selon des documents rendus publics par Le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU plus connu par son acronyme anglais OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs), quatre objectifs stratégiques sont poursuivis pour l’après-conférence de Genève à savoir : « L’amélioration immédiate des conditions de vie des personnes affectées par la crise, et en priorité les plus vulnérables. La protection des personnes affectées par la crise humanitaire, et l’assurance du respect de leurs droits humains. La diminution de la surmortalité et de la surmorbidité des personnes affectées par la crise et enfin une action humanitaire rapide, efficace et redevable envers les populations affectées, en accord avec les principes et standards humanitaires ».

Pour justifier son refus de participer à cette conférence, le régime de Kinshasa accuse l’ONU de « noircir le tableau » de l’image du pays au risque de faire fuir les potentiels investisseurs ; car la situation en RDC n’a rien à avoir avec ce qui se passe en Syrie ou au Yémen. Une explication qui ne tient au vu des situations réelles sur terrain les provinces de l’Espace Grand Kasaï depuis l’émergence du phénome Kamuina Nsapu et la répression disproportionnée des forces de l’ordre et de sécurité du gouvernement sur les populations civiles.

Mais également la situation dans les provinces de l’Est et du Nord-Est du pays comme l’Ituri, les Nord et Sud-Kivu, le Tanganyika. La pérennisation des violences dans ces contrées a jeté dans la forêt et sur la route de l’exil dans les pays voisins des centaines des milliers des personnes sans assistance aucune, les plus fragiles étant les enfants et les femmes.

En lieu et place de se limiter à son refus, le pouvoir congolais menace les organisations qui bénéficieront de l’argent récolté lors de cette conférence de ne plus obtenir « l’autorisation » de fonctionner sur le territoire congolais, et ce en visant « sa bête noire » la Belgique qui figure parmi les donateurs pour avoir rompu sa coopération bilatérale en mars 2017.

En termes des promesses ou parts déjà débloquées, on peut voir ce chiffres rendus publics en millions des dollars :

Fonds central d’intervention d’urgence : 47 822 102

États-Unis : 29 454 103

Suède : 23 578 541

Commission de l’UE : 22 749 911

Allemagne : 21 641 620

Belgique : 18 220 944

Royaume-Uni : 15 436 322

Canada : 10 201 538

Japon : 8 171 165

Norvège : 6 175 346

Sources : Get the data  Created with Datawrapper

Le déroulé de la conférence peut être suivi en direct via ce lien : http://webtv.un.org/live-now/watch/humanitarian-conference-on-democratic-republic-of-congo/5723886491001

 Roger DIKU

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