home Dossiers, Politique, RD Congo Que reste-t-il des palais de Mobutu vingt ans après sa mort ?

Que reste-t-il des palais de Mobutu vingt ans après sa mort ?

Par Jean-François Herbec via RTBF.BE : https://www.rtbf.be/info/monde/detail_que-reste-t-il-des-palais-de-mobutu-vingt-ans-apres-sa-mort?id=9700757 Publié le mardi 05 septembre 2017

Le 7 septembre 1997, le maréchal Mobutu Sese Seko, ancien président du Congo rebaptisé Zaïre, décédait à Rabat au Maroc. Renversé quelques mois plus tôt par l’avancée de la rébellion de AFDL de Laurent-Désiré Kabila, Mobutu était emporté par un cancer à l’âge de 66 ans. Il vivait en exil au Maroc depuis son départ de son fief de Gbadolite le 18 mai 1997, deux jours après avoir fui Kinshasa en compagnie de sa proche famille et de quelques fidèles.

« Versailles de la jungle »

Gbadolite était le symbole du régime de Mobutu : c’est la ville d’origine du président, inondée de privilèges et d’équipements, comme le reste du pays ne pouvait qu’en rêver : centrale hydroélectrique et électricité, liaisons satellite, routes, aéroport prévu pour accueillir un Concorde… et puis des palais.

Ces « Versailles de la jungle », trois palais en pleine forêt tropicale dans la province septentrionale de l’Equateur, ont été bâtis pour le chef de l’Etat. Deux à Kawele, l’un avec d’insolites pagodes chinoises, l’autre en style moderne, et enfin un troisième à l’est de Gbadolite, le Palais des Bambous. En 2004, le réalisateur Thierry Michel présentait quelques images de ces palais à l’occasion de la sortie en DVD de son film « Mobutu, roi du Zaïre ».

Palais des Bambous à Gbadolite – © Google Earth

On sait qu’après la prise du pouvoir par Laurent Désiré Kabila, les palais furent pillés. Depuis, ils subissent le climat tropical. En décembre 2010, un photographe français les a fixés dans ces clichés évocateurs. Gwenn Dubourthoumieu a photographié des salles vides, où tout ce qui pouvait être emporté a été arraché. Des militaires squattent toujours les lieux et des « membres de la famille » font payer la visite.

Ailleurs au Congo, l’appétit immobilier du « vieux léopard » s’est aussi manifesté à Nsele à une quarantaine de kilomètres de Kinshasa.

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